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Coop de France part à l’offensive

A une semaine de l'assemblée générale de Coop de France, son président Philippe Mangin s'est félicité, mardi soir à Paris, de la consolidation de l'organisation des coopératives agricoles et de transformation. Selon lui, la coopération jouera un rôle moteur dans la certification environnementale des agriculteurs qu'il appelle de ses voeux. Sans doute au détriment de l'agriculture raisonnée. Nous avons repris ici l'essentiel de son intervention en conférence de presse.

LM : Comment jugez-vous l'évolution du périmètre des coopératives depuis un an ?

Philippe Mangin : On est assez contents de constater que l'année 2007 confirme un certain nombre d'évolutions positives, avec une reprise des mouvements d'entreprise. Nous estimons que le solde des opérations, entre acquisitions et cessions, est positif pour la coopération agricole à hauteur de 1,7 milliards d'euros (2,3 milliards d'euros d'acquisitions, 1,7 de cessions). Le CA total des coopératives agricoles françaises s'élève à plus de 80 milliards d'euros. C'était 77 Mds en 2003, lors de la création de Coop de France.

LM : Dans quels secteurs y-a-t-il eu le plus de rapprochements ?

Ph. M : Dans le lait notamment. Nous sommes heureux que les coopératives de base de Sodiaal (Yoplait) aient fusionné au sein d'une seule coopérative. Dans le porc, nous saluons aussi l'initiative de Prestor et Cecab de créer une société commune avec Gad. C'est le chemin que devrait emprunter l'ensemble de la filière porcine dans l'Ouest. Enfin, nous nous réjouissons que le secteur de la viticulture commence enfin à se concentrer, avec l'adhésion des vignerons de Buzet à CWJ.

LM : Où en est la constitution de Coop de France, un an après la fusion par absorption de la FFCAT, de la FNCBV, du Syncopac et du SNDF et la création depuis d’une section volaille ?

Ph. M : Ca continue à bouger. Notre assemblée générale du 29 novembre sera sans doute la dernière sous cette forme. L'année prochaine, nous organiserons un congrès, avec les adhérents de l'ensemble de nos secteurs. Depuis un an, Coop de France dispose d'une véritable entité opérationnelle, forte de 90 salariés. Nous possédons donc un potentiel très important. Il nous reste à mettre en valeur nos activités de lobbying, auprès des parlementaires et à Bruxelles ; mais aussi à trouver un toit commun dans Paris. Ce sera fait en 2008.

LM : La conjoncture haussière de ces derniers mois n'est pas toujours facile à vivre pour les coopératives, notamment céréalières…

Ph. M. :Oui, les coopératives sont confrontées à des attitudes de plus en plus spéculatives et individualistes de la part de leurs adhérents. Nous devons y travailler…

LM : Quel bilan tirez-vous du Grenelle de l'Environnement ?

Ph. M : Il a permis de se rendre compte que tous les efforts que fait l'agriculture depuis 15 ans en matière environnementale ne sont pas pris en compte. Nous avons été jugés comme si rien n'avait été fait. C'est la preuve que nous devons certifier nos comportements. Lors du dernier conseil de Coop de Francen, il s'est dégagé une très large majorité en ce sens. Nous voulons œuvrer pour que l'immense majorité de nos adhérents soient certifiés par des organismes extérieurs, comme l'industrie a su le faire.

LM : Elle viendra se substituer à l'« agriculture raisonnée » ?

Ph. M : Sans doute, il faudra tirer un trait dessus. Si l'on veut qu'une démarche soit reconnue par le consommateur et par le citoyen, il ne faut pas qu'il y ait 36 procédures. Ceux qui sont dans l'agriculture raisonnée devraient devenir facilement certifiables. Tout comme nos adhérents « Agriconfiance ». Nous allons rapidement réfléchir à la manière de les inclure. Michel Barnier semble vouloir aller assez vite sur ce sujet, qui a fait l'objet d'une communication du ministre. Nous souhaitons que les agriculteurs y parviennent, par étapes, en deux ou trois ans. Il faudra pour cela des incitations. Comme, par exemple, les exonérer de contrôles PAC ou accorder des crédits d'impôts.

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