Coop de France : « nous ne lâchons pas l’objectif »
Le président de Coop de France Philippe Mangin a reconnu, vendredi, les « difficultés» et les « retards» rencontrés par l’organisation unique des fédérations de coopératives lancée en fanfare en décembre 2003. Au lendemain d’un conseil d’administration agité -le départ du directeur Alain Chalandon y a été annoncé-, le président de Coop de France a assuré que ce chantier serait mené « quoi qu’il arrive ». « Chacun voit bien qu’il faut remembrer nos organisations professionnelles», a-t-il martelé, tout en reconnaissant que le projet se heurtait à la diversité des secteurs, au poids des hommes et à des querelles budgétaires.
Philippe Mangin a assuré qu’il bénéficiait du soutien de son conseil d’administration pour mener à bien sa mission. A 27 voix contre 5, les membres de Coop de France ont réaffirmé jeudi leur attachement au projet d’une maison commune de la coopération. Le principe d’une approche à deux vitesses (membres directs d’une part et membres associés d’autre part) y a été réaffirmé.
Une union (plutôt qu’une unité économique et sociale) sera proposée aux fédérations sectorielles qui le souhaitent (FFCAT -céréales-appro-, Syncopac -alimentation animale-, SNDF -déshydrateurs-, FNCBV -bétail-viande-, et ex-CFCA) dans les semaines qui viennent. Les fédérations concernées devront avaliser cette union lors de prochaines assemblées générales, ordinaires ou extraordinaires.
Les coopératives ont également du mal à s’entendre lorsqu’il s’agit de regrouper leur offre et leurs outils, a-t-on pu constater lors de la présentation du bilan économique de la coopération au 1er septembre 2004. Le rythme des restructurations s’est ralenti depuis deux ans et ne profite pas toujours au secteur coopératif (nous y reviendrons dans une prochaine édition). « Le mouvement de regroupement ne va pas assez vite pour faire émerger des leaders », a estimé Philippe Mangin, prenant acte de la volonté du président de la République d’aller dans ce sens. Coop de France a enfin accueilli avec intérêt la volonté du député François Guillaume de doter la coopération d’une Haute autorité, armée d’un bras financier. Même si, sur les contours de cet outil, les deux hommes divergent.