Contradictions
Ce qu’il y a de bien avec Nicolas Sarkozy, c’est qu’il n’a besoin de personne pour faire sa publicité. Le Grenelle de l’environnement, « c’est un succès », a-t-il dit à… neuf reprises dans sa conclusion des travaux. Politiquement, la réussite est incontestable, les participants, d’avis parfois opposés, se montrant presque tous satisfaits des propositions qui ont été tirées par le président (lire l’Essentiel). Faire dialoguer des mondes aussi opposés que l’Alliance pour la planète et la FNSEA était une gageure. Elle a été relevée. Cela vaudra même des places au conseil économique et social aux plus méritants, a-t-on même relevé. Le plus dur, ce sera de résoudre les contradictions qui apparaissent déjà entre les aspirations et la réalité. On pense notamment à la question du « prix du carbone »que Nicolas Sarkozy entend « poser » à l’Union européenne dans les six mois qui viennent. En clair, il souhaite que soient taxés les produits importés pays qui ne respectent pas le protocole de Kyoto ; ou, qu’en tous cas, ces produits « qui traversent le monde »sans respecter nos normes environnementales ne puissent entrer si facilement sur notre sol. L’inconvénient, c’est que Mariann Fischer Boel, par exemple, ne tient pas tout à fait le même discours sur les taxes à l’importation. Lors de son passage à Paris, la commissaire à l’Agriculture a dit cette semaine ne pas très bien savoir ce que le mot « préférence communautaire » voulait dire et reconnu, une nouvelle fois, que la mission principale qui a été confiée à la Commission européenne -confortée par le mini-traité- c’est de détruire les barrières douanières. Un point c’est tout. La révolution environnementale que Nicolas Sarkozy appelle de ses vœux doit donc passer d’abord par Bruxelles. Ou elle n’aura simplement pas lieu.