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Contaminations croisées : une directive très controversée

La directive européenne relative aux contaminations croisées en alimentation animale exige des taux trop faibles selon les industriels et les chercheurs qui voudraient obtenir leur révision à la hausse dès 2011.
Certains textes portent en eux-mêmes la date de leur révision. C’est le cas de la directive 2009/08/EC de la Commission européenne (du 10 février 2009), révisable en 2011. Elle reconnaît l’existence de « transferts inévitables » d’additifs comme les coccidiostatiques dans les aliments pour animaux, mais en limite les niveaux à « environ 3 %, teneur maximale autorisée pour les aliments destinés aux animaux non cibles les moins sensibles », et reconnaît « un taux de transfert d’environ 1 % de la teneur maximale autorisée pour les aliments destinés aux animaux non cibles sensibles et les « aliments de retraits ». Les anticoccidiens sont utilisés en prévention pour contenir ces parasites au cycle de vie très court (7 jours) particulièrement sur les jeunes volailles. Durant les négociations de détermination des seuils, les experts de l’Efsa (Autorité européenne de sécurité des aliments) avaient indiqué l’absence d’impact sur le consommateur à un taux de 10 %. « La détermination de ces seuils a été un accord politique » soulignait le juriste allemand Alexander Aton (Elanco) lors du récent symposium Tecaliman du 23 mars. « Les Danois et les Belges voulaient zéro, les Polonais pour lesquels tout traitement doit être médicamenteux aussi », citait-il par exemple.

Les entreprises plafonnent à 2,7 %
Les professionnels voient dans ce texte (appliqué en France depuis l’automne) deux grandes difficultés. La première est technique : les taux d’incorporation et le pourcentage de contamination admis imposent de descendre la sensibilité des analyses au niveau du ppb* et d’avoir recours à un équipement encore peu généralisé dans les laboratoires tant publics que privés : la spectrométrie de masse couplée à la chromatographie liquide (méthode masse/masse) et une maîtrise encore plus fine notamment de l’échantillonage. La seconde est industrielle : bien que les progrès des entreprises en matière de contamination croisée aient été très importants ces vingt dernières années, notamment en France, les usines semblent se heurter à un seuil irréductible d’environ 2,7 %.

* ppb : partie pour billion (ou milliard).

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