Consommation
La France devrait connaître lundi son nouveau ministre de l’Économie. Avec quelles attributions ? C’est l’un des enjeux du remaniement. Ces derniers jours, le dossier brûlant des prix et de la réforme de la loi Galland est en effet tombé dans l’escarcelle de Christian Jacob, le ministre délégué au commerce. Le bilan de l’action de Nicolas Sarkozy lors de son court mais tonitruant passage à Bercy ne manquera pas d’être largement commenté dans les années qui viennent. Pour ce qui concerne le secteur qui nous intéresse, les observateurs ne manqueront pas de souligner la faiblesse de la consommation intérieure. Le bilan est, de ce point de vue, contrasté. Les dépenses de consommation des ménages, dynamiques au premier semestre, ont marqué un coup d’arrêt au troisième trimestre, enregistrant une contraction de -0,1 % après une hausse de +0,5 % au 2e trimestre et de +1 % au premier trimestre. Nicolas Sarkozy n’y est sans doute pour rien, mais la tendance empruntée ces derniers mois par le secteur de la viande est particulièrement inquiétante. Selon Secodip, la consommation de viandes de boucheries accuse une chute de 10 % (-7,4 % pour la viande bovine, -15,6 % pour la viande de porc) pour la 11e période arrêtée au 30 octobre 2004. Hélas, si l’on analyse les causes de cet effritement, on ne voit pas quel ministre pourrait renverser la tendance. D’après le SNIV, le déclin est dû au rejet relatif de la viande « par les couches sociales les plus aisées », par « le vieillissement de la consommation » et par des « modèles alimentaires qui se féminisent ». Dès lors que faire ? Puisque, en France, tout se règle dans des ministères, pourquoi ne pas créer celui de la réhabilitation de la masculinité ?