Conserves : la hausse de la consommation profite à l’import
Les fabricants d’aliments conservés français ont de plus en plus de mal à résister à la concurrence internationale, notamment asiatique. Selon un récent rapport de l’Adepale (association des entreprises de produits alimentaires élaborés), les importations ont représenté, en 2004, 40 % de la consommation de produits appertisés en France, contre 38 % en 2003 et seulement 33 % en 1996. Elles ont atteint une valeur de 1 653 millions d’euros, soit un peu plus d’un tiers du chiffre d’affaires réalisé par les conserveurs français (4 580 millions d’euros en 2004 pour une production de 2,9 millions de tonnes).
Pratiquement stables en conserves de poissons, les importations ont fortement progressé dans le secteur des tomates, des fruits (compotes et fruits au sirop), des légumes transformés. L’exemple le plus parlant est celui de la tomate. En 2004, les quantités de tomates utilisées par l’industrie française de première transformation ont reculé de 11 % alors que les importations de produits transformés à base de tomates progressaient de 10 %. Il est à noter qu’en un an, les volumes importés de Chine ont été multipliés par 4,5 et représentent désormais 18 % des importations de concentré de tomates contre 5 % en 2003.
En plus de la vive concurrence étrangère, les industriels français ont dû faire face à une pression sur les prix. Faute de répercussion systématique par la distribution, la baisse des prix n’a pas engendré une hausse de la consommation suffisante aux yeux des industriels. L’effet Sarkozy s’est donc soldé par une dégradation de la rentabilité des industriels de la conserve, déplore l’Adepale.
Une consommation en hausse de 1 à 2%
La consommation apparente des aliments conservés n’a enregistré qu’une légère progression de l’ordre de 1 à 2 % à 3,53 Mt, en 2004. Le secteur des fruits est l’exception. Il a connu une croissance soutenue, grâce à l’augmentation des ventes de compotes au rayon frais et, d’une manière générale, grâce au dynamisme du hard discount qui connaît des croissances à deux chiffres.
Du côté des exportations, on peut noter un élément positif. Malgré la baisse des volumes de 2,6 %, les exportations françaises de conserves ont progressé de 3,4 % en valeur (à 971 millions d’euros), tirées par la croissance à l’export de produits à prix de vente élevés comme les conserves de poissons, les plats cuisinés et les confitures. Ce sont les trois seuls secteurs pour qui le solde du commerce extérieur se stabilise voire progresse. « L’avenir de l’industrie française des aliments conservés dépendra de sa faculté d’adaptation», conclut l’Adepale qui souligne son atout principal : l’innovation.