Conseil des ministres crucial pour l’agriculture
        
      
      
      Les ministres européens de l’Agriculture et de la Pêche, réunis depuis hier et jusqu’à ce soir à Luxembourg, doivent adopter des plans de sauvegarde pour les anguilles et les thons, et tenter de réformer le régime d’aides communautaires pour les producteurs de fruits et légumes de l’UE. Pour ce dernier conseil ministériel sous la présidence allemande de l’UE, qui s’achève fin juin, les 27 ont un programme particulièrement chargé. Le bilan de cette présidence étant plutôt modeste jusqu’à présent, Berlin a poussé les feux pour obtenir enfin des résultats. Les ministres entérineront un accord de pêche avec le Groenland, débattront des problèmes causés par les filets maillants dérivants, les pêches accessoires et les rejets de poisson en mer, et ils pourraient s’entendre sur un plan de sauvegarde des cabillauds de Mer Baltique, bien qu’on attende des discussions « houleuses », selon un diplomate.
Le bio en question
Côté agriculture, on attend un accord sur l’étiquetage des produits biologiques et des normes de qualité renforcées, l’adoption d’un règlement plus strict sur l’étiquetage de la viande de veau, et une simplification technique de la PAC via une organisation commune de marché unique.
Outre la pêche, le sujet dominant sera la réforme de l’organisation commune de marché du secteur des fruits et légumes, réclamée par la Commission. Bruxelles veut renforcer la compétitivité de ce secteur, en renforçant les organisations de producteurs face à la grande distribution, en lançant un fonds de sauvegarde en cas de crise (fréquentes à cause des aléas climatiques) et en promouvant à grande échelle la consommation de fruits et légumes.
La Commission veut surtout réformer le versement des aides communautaires aux quelque 1,4 million de producteurs de l’UE, en se basant sur un système forfaitaire, et non plus sur les volumes de production, pour inciter les agriculteurs à s’orienter vers les cultures les plus porteuses sur le marché. Cependant des désaccords importants persistent entre les 27, à commencer par l’Italie, l’Espagne, la France et la Pologne, principaux pays producteurs. Les négociations seront longues, comme l’indique un signe qui ne trompe pas pour les connaisseurs de la machine européenne: les traducteurs ont été mobilisés jusqu’à mercredi matin.
 
        
     
 
 
 
 
 
