Conjoncture favorable… sauf pour la salade
Réunis mardi 30 janvier pour le traditionnel conseil spécialisé « fruits et légumes », les acteurs de la filière ont jugé la conjoncture plutôt favorable. C’est le cas notamment pour les principaux légumes de saison, carottes, poireaux, endives, choux-fleurs, de même que pour les pommes, les poires et les kiwis. Sur la pomme de terre, les cours sont au plus haut mais les volumes restent assez faibles. Les estimations de production pour 2006 annoncent d’ailleurs un recul de 8%.
Mais c’est vers la salade que tous les regards se tournent. Alors que les cours avaient bien évolué en décembre, le prix laitue a dégringolé de 0,80 à 0,30 eur la pièce en à peine deux semaines, début janvier. Des cours qui ne semblent pas prêts de se redresser. La douceur observée ces derniers temps a accéléré la pousse et également fait baisser les ventes. Une campagne de promotion à la radio a été organisée la semaine passée, mais l’opération n’a pas suffit à relancer les ventes.
Budget 2007 : + 5 Meur
Pour Philippe de Guénin, cette situation n’est pas à mettre sur le compte des distributeurs : « La baisse des prix de gros a été rapidement répercutée vers les consommateurs», estime le directeur du Vinihlhor. Il n’est donc pas question d’activer le coefficient multiplicateur maximal, un dispositif mis en place en 2005 pour limiter la marge des distributeurs en cas de crise.
D’après le panel TNS world, la consommation de fruits et légumes frais a baissé d’environ 17% depuis 1998, passant de 87,7 à 73,1 kg par an. Après le léger mieux de 2002-2004, la consommation a accusé une nouvelle baisse de 5,5% entre 2004 et 2006. Sur les fruits comme sur les légumes, on constate une même tendance de fond : les prix augmentent et les quantités vendues baissent, de sorte que les sommes dépensées restent stables.
Ce mouvement est en tout cas contraire à la volonté des pouvoirs publics d’encourager la consommation de fruits et légumes, une recommandation qui figure en bonne place dans le PNNS. Pour la direction de Viniflhor, cette hausse des prix est due aux habitudes de consommation. On observe un succès croissant pour les fruits exotiques et les minis légumes, qui font baisser la quantité de produits achetés. Le conseil spécialisé a aussi donné l’occasion de détailler l’état prévisionnel des recettes et dépenses pour l’exercice à venir : 92 Meur d’intervention seront alloués par Viniflhor - toutes productions confondues - soit 5 Meur de plus que l’an passé. Ce complément ira en priorité à la gestion de l’aval de la filière viticole et aux compensations qui font suite à la disparition des financements communautaires en arboriculture, pour les serres et pour le tabac.-