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Conférence sociale : le gouvernement met l'accent sur l'apprentissage

Dans son discours de clôture de la conférence sociale, le Premier ministre Manuel Valls a annoncé un budget supplémentaire de 200 millions d'euros consacré à l'apprentissage. Une nouvelle réunion est prévue en septembre.

Clôturant la Conférence sociale pour l'emploi le 8 juillet dernier, le Premier ministre Manuel Valls a présenté un certain nombre de mesures pour l'année à venir en faveur de l'emploi des jeunes et des seniors, et particulièrement en faveur de l'apprentissage. Après avoir confirmé, comme le président de la République l'avait annoncé la veille dans son discours d'ouverture, la tenue d'une nouvelle réunion en septembre, le Premier ministre a annoncé de nouvelles mesures financières pour «réussir la rentrée de l'apprentissage ». « 200 millions d'euros supplémentaires seront dégagés », a déclaré Manuel Valls. L'Assemblée nationale ” a déjà voté un budget de 146 millions d'euros le 15 juillet. Cela devrait permettre d'« étendre le potentiel des employeurs d'apprentis et inciter des chefs d'entreprise à recruter pour la première fois un apprenti », a-t-il insisté. Une aide de 1 000 euros par jeune devrait être mise en place dans les secteurs professionnels où un accord de branche aura été conclu. « C'est une incitation forte pour les chefs d'entreprise, qui s'ajoutera aux aides existantes dans les TPE », a affirmé le Premier ministre.

Incitation forte pour les chefs d'entreprise

500 000 apprentis en 2017

Ces crédits devraient également permettre de stabiliser «la répartition de la taxe d'apprentissage pour conforter le rôle des régions et donner plus de marges aux entreprises et aux branches. Naturellement ces dernières devront s'engager sur de véritables contrats de progrès : augmentation du nombre d'apprentis, mais aussi valorisation et formation des maîtres d'apprentissage, accompagnement des CFA pour trouver des employeurs, prévention des ruptures, mixité des recrutements, embauches de jeunes issus des zones urbaines sensibles, etc.», a poursuivi le Premier ministre. Des fonds européens seront aussi mobilisés pour l'emploi des jeunes à hauteur de 160 millions d'euros sur deux ans : avec un accompagnement spécifique supplémentaire de 65000 jeunes par Pôle emploi et avec la mobilisation du dispositif Civis (contrat d'insertion dans la vie sociale), pour les jeunes de 16 à 25 ans, renforcé pour 68000 autres, dans les régions où le taux de chômage des jeunes dépasse 25%.

L'objectif fixé par le président de la République d'atteindre 500 000 apprentis en 2017 a également été rappelé par Manuel Valls. François Hollande a précisé lors de sa traditionnelle interview du 14 juillet à l'Élysée qu'il présiderait à la rentrée la réunion sur l'apprentissage, pour « lever tous les obstacles ». « Ce que peut faire l'enseignement public de plus, ce que peut faire l'État – il y a 700 apprentis seulement dans la fonction publique d'État –, ce que peuvent faire les entreprises en plus, on va tous s'y mettre », a-t-il lancé.

Invités à participer à la table ronde présidée par François Rebsamen, sur l'emploi des jeunes, les représentants de monde agricole et agroalimentaire y ont rappelé leurs spécificités. « Le tassement constaté sur le nombre de contrats d'apprentissage ces dernières années est dans nos métiers dû à un réel problème d'attractivité. La plus grande difficulté est de trouver des candidats », a notamment souligné Emmanuel Paris, directeur des affaires sociales de Coop de France.

Groupe d'évaluation sur le pacte de responsabilité

Le pacte de responsabilité a été évoqué par le chef de l'État en ouverture de la conférence sociale le lundi 7 juillet. François Hollande a appelé les branches professionnelles à « s'emparer » de ce pacte « de manière urgente et à aboutir à de vrais résultats » en matière d'objectifs de création d'emplois. « Encore trop de branches » professionnelles n'ont pas entamé les négociations sur les contreparties du pacte, a-t-il estimé, précisant qu'«une dizaine de branches seulement ont adopté un programme de travail ». Il a demandé au gouvernement de mettre en place un groupe d'évaluation des négociations en septembre. « Je veux que tout soit évalué. Ce comité verra sa compétence élargie à l'ensemble des aides publiques aux entreprises », a-t-il poursuivi en précisant que « le Premier ministre le réunira dès la rentrée ».

Dans le secteur agroalimentaire, les négociations se poursuivent toujours

” Le président du Medef, Pierre Gattaz, a estimé que les créations d'emplois générées par les aides du pacte de responsabilité prendront « quelques mois, voire quelques années ». Il a néanmoins assuré que la « mobilisation » des employeurs était « réelle ». « Aujourd'hui, plus de trente branches ont ouvert des discussions, et ces branches concernent plus de 9 millions de salariés », s'est-il défendu.

Dans le secteur agroalimentaire, les négociations se poursuivent toujours. En termes d'emplois, Coop de France estimait pouvoir s'engager sur près de 50 000 embauches si les coopératives pouvaient bénéficier du Cice. Avec l'exonération sur la cotisation « C3S » et les engagements concernant la pénibilité, Coop de France estime ces avancées notables et se dit prêt à s'engager. Un nouveau volet de négociations doit d'ailleurs s'ouvrir à la rentrée. Pour autant, « sans politique volontariste, le pacte de responsabilité pourrait n'être qu'un coup d'épée dans l'eau », nuance Emmanuel Paris, directeur des affaires sociales de Coop de France.

LE VOLET EMPLOI DU CONTRAT DE FILIÈRE

Le 19 juin 2013, les représentants du monde agroalimentaire signaient le contrat de la filière alimentaire, fruit d'une concertation lancée le 25 septembre 2012 par le gouvernement en partenariat avec les régions. Parmi les sept grands thèmes retenus, l'emploi tenait une place de choix. Consolider et créer des emplois, sécuriser les parcours professionnels, améliorer l'attractivité du secteur et ren-forcer le dialogue social, étaient les quatre priorités du contrat. La filière s'engageait entre autres à former et recruter 150 000 jeunes en alternance sur la période de 2014 à 2017 (en contrats de professionnalisation et d'apprentissage, soit au moins 10000 jeunes supplémentaires), à faire bénéficier 5 000 salariés supplémentaires d'une formation sur l'acquisition des savoirs fondamentaux d'ici à 2017.

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