Con molto vivace
Il est très fort le signor Luigi Cremonini, le magnat italien de la viande (25 à 30 % de la transformation transalpine de bœuf à lui seul). L’autre jour au Sommet de l’Élevage, il participait au grand débat organisé par Interbev sur la mondialisation. Lui, que nous savons être parfaitement francophone, il a commencé par expliquer en forçant un peu son accent italien qu’il ne maîtrisait pas assez bien notre langue et qu’il préférait avoir recours à l’interprète. Il est prudent : ça permet de distancier les propos. Puis il a tonné contre les quotas Hilton beef et les conditions préférentielles d’accès des viandes du Mercosur, en expliquant le mécanisme des énormes différences que réalise le commerce soit à l’importation
(3 _/kg sans rien faire) soit à l’expédition (2 _ en se frisant les moustaches). La puissance comique de ce propos a heureusement échappé à beaucoup, qui ignoraient sans doute que le groupe Cremonini est l’un des attributaires européens de ces contingents, ce qui est d’ailleurs parfaitement légitime. Et ce qui n’empêche pas Cremonini de réaffirmer sa confiance dans le partenariat avec la filière française, en ce qui concerne la fourniture de broutards. Le camarade Luigi a même signé des deux mains la motion de la FNB dénonçant les dangers de « délocalisation de la production » dénoncés lors du Sommet.