Comptoir Paysan subit la fermeture de Brioullet
Rien ne va plus chez « Comptoir Paysan », entreprise bordelaise de distribution et de commercialisation de produits gastronomiques. Contrainte de déposer son bilan afin de pouvoir préserver ses activités, la société dirigée par Antoine Vidal subit le contre coup des ennuis de la charcuterie Brioullet, implantée à Cercoux, près de Montguyon (Charente Maritime). Acquise en 2002, cette unité spécialisée dans la transformation emploie une trentaine de salariés et bénéficie d’une excellente réputation, hélas remise en cause par les services vétérinaires à la suite d’un contrôle, la société a dû cesser ses activités récemment, sous la surveillance des gendarmes mandatés pour éviter toute sortie de produits.
Amalgame
Pourtant, tout semblait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes salaisonniers possibles. Comptoir Paysan, fondé par son dirigeant en 1998, fournit à ses clients des marchandises de haute qualité, reconnues par différentes instances (comme le prix d’argent des saveurs Poitou-Charente). Avec deux magasins de vente (au Bouscat et à Bordeaux), et un site internet pour la VPC, l’entreprise aura réalisé en 2005 un CA de 7 millions d’euros. La fermeture de Brioullet, dont le personnel est en chômage technique, fragilise fortement la maison mère, à raison d’une perte mensuelle de production estimée à 350 000 euros. Au nom du principe de précaution, les foudres sanitaires se sont également abattues sur elle, avec un message d’alerte concernant tous ses produits étiquetés Comptoir Paysan. « Cet amalgame condamne injustement tous les produits que nous commercialisons, regrette le dirigeant. Pourtant, seuls ceux portant la marque “Charcuterie Brioullet” devraient être mis en cause. Cette affaire ne fera pas que nous pénaliser, elle risque de toucher nos autres producteurs. »
A Cercoux on nettoie de fond en comble, modifiant les aménagements, refaisant les peintures, afin d’être aux normes exigées par la DSV. Les membres de cette dernière ont d’ailleurs visité à nouveau les locaux le 6 octobre dernier, estimant que tout était en règle, ce qui n’a pas empêché la direction départementale de maintenir et de confirmer la fermeture. Côtés salariés, on s’inquiète sérieusement, allant manifester à Bordeaux sous les fenêtres d’un patron qui assure que les salaires seront payés. Le dépôt de bilan devrait aider, avec un redressement, à l’assainissement d’une situation ubuesque, tandis qu’Antoine Vidal envisage avec son avocat d’engager le maximum de recours, afin de sauver son Comptoir.