Compétitivité des filières : les coûts ne font pas tout
Alors que la compétitivité a été mise en avant comme « le défi central » des filières agroalimentaires par le ministre délégué Guillaume Garot, une analyse du centre d’études et de prospective du ministère de l’agriculture, rendue publique mi-juillet, pointe quelques forces et faiblesses du secteur en France. Si en amont, la « ferme France » bénéficie d’un système de sélection variétale végétale et animale très développé, les auteurs de l’étude estiment que le rendement physique maximal est trop souvent visé plutôt qu’un rendement optimal d’un point de vue économique. Alors que le coût du travail élevé est stigmatisé, l’étude rappelle que « le coût relativement faible du foncier » constitue un avantage par rapport à nos concurrents européens. Autre élément influant sur la compétitivité : monnaie forte, l’euro handicape les filières agroalimentaires à l’export mais offre des avantages en termes d’accès au crédit. Du côté des points faibles, l’étude souligne un défaut d’organisation économique dans les filières animales ou encore une stratégie de promotion des produits de qualité français trop souvent orientée vers les pays tiers au détrimant du marché communautaire. L’étude conclut que les choix politiques et organisationnels restent déterminants en matière de compétitivité des filières, davantage que les coûts intrinsèques d’une entreprise.