Commerce extérieur : les IAA limitent les dégâts
Au moment de l’ouverture des Jeux olympiques, la France vient de décrocher un nouveau record. Malheureusement, il s’agit du déficit du commerce extérieur, qui a atteint 26,4 Mds d’euros en 2005, le triple de l’année précédente. Dans ce contexte tendu, le secteur agro-alimentaire, ne s’en est pas trop mal tiré.
Si les exportations ont progressé de 1,9 % à hauteur de 40,6 Mds Eur, les importations ont augmenté encore plus vite (à +3 % et 32,9 Mds Eur), grignotant le solde des IAA. Établi à 7,7 Mds Eur, il a perdu 205 millions en route. « La France n’a jamais autant exporté. Il y a un renversement de tendance par rapport aux années précédentes. De plus, les exportateurs se réorientent vers les pays à forte croissance » a déclaré la ministre déléguée au Commerce extérieur Christine Lagarde, qui se veut rassurante. Les vins ont envoyé un signe « encourageant». En 2005, les exportations se sont maintenues à 5,6 Mds Eur, avec dans le même temps un recul des importations de 3,9 %. Le responsable de l’érosion du solde agroalimentaire se trouve dans la catégorie produits alimentaires divers, comme les biscuits ou les conserves. Pénalisée par la faible part d’entreprises exportatrices (entre 4 et 5 %), la France connaît un regain d’intérêt pour la vente hors de ses frontières. Sur un an, le nombre d’exportateurs a gagné 8,9 %, mais le fossé est grand avec l’Allemagne, champion européen voire mondial avec une entreprise exportatrice sur 5. En 2004, l’ex-ministre au Commerce extérieur François Loos avait annoncé toute une série de mesures pour renforcer la présence française à l’international. Son successeur a apporté sa pierre à l’édifice, avec la création en octobre dernier de Cap Export, un dispositif orienté sur 25 pays-cibles, et plus particulièrement 5 pays-pilotes (Etats-Unis, Japon, Chine, Inde, Russie) où la présence de la France est jugée insuffisante.
En 2005, les exportations de biens agroalimentaires ont crû de 42 % vers la Chine. Mais il ne s’agit que d’une goutte d’eau, dans un océan d’importations. Tous secteurs confondus, les biens en provenance de l’étranger ont été deux fois plus dynamiques (+9,2 %) que les exportations françaises (+4,1 %). Même le Beaujolais a reculé au Japon...