Comment se dessine « l’usine du futur » ?

Une usine virtuelle s’ouvrira au Carrefour des fournisseurs de l’agroalimentaire (CFIA), à partir du 13 mars. Elle donnera aux visiteurs une vision futuriste des possibilités qu’offrent les technologies de l’Ouest, et les invitera à travailler en réseau.
Selon le principe de la « réalité augmentée », les visiteurs du CFIA découvriront à Rennes toutes les dimensions de « l’usine agroalimentaire du futur ». Munis d’une tablette tactile, ils circuleront dans un espace de 64 m2 et découvriront les équipements en trois dimensions. Ils pourront déployer des contenus d’informations supplémentaires en effleurant des pastilles. Cette « application » est un outil pédagogique monté par le pôle de compétitivité Valorial et Bretagne Développement Innovation (BDI, agence du conseil régional de Bretagne) avec l’entreprise rennaise Artefacto, spécialisée dans la conception d’espaces et l’animation virtuelle. Cette usine virtuelle présentera toutes les technologies qui peuvent rendre un outil économe, productif, souple et confortable. « Les innovations technologiques ne sont pas assez connues », juge Jean-Paul Simier, directeur des filières agroalimentaires de BDI. BDI cherche à mieux valoriser dans le secteur le savoir-faire technologique breton. L’exposition invitera les industriels à mieux profiter des centres techniques publics mis à leur disposition et à travailler en réseau.
Le programme AgrEtic
Christophe Jan, chargé de communication et de veille au pôle Valorial, énumère les cinq entrées thématiques de l’exposition : « l’éco-efficience de la structure, les procédés éco-innovants, la sécurité alimentaire, la réduction de l’empreinte carbone et l’intelligence des process ». « Plusieurs gros cabinets de conseil travaillent à la conception de sites éco-efficients sur le plan énergétique », signale-t-il. Le pôle Cristal, centre d’ingénierie en réfrigération et climatisation soutenu par le conseil régional de Bretagne, participe à l’exposition. Son directeur, Frédéric Bazantay, recommande une réflexion globale du fonctionnement énergétique, plutôt que des adaptations ponctuelles. Les sections « procédés éco-innovants » et « intelligence des procédés » feront la part belle aux « technologies de l’électronique, des l’informatique et des télécommunications », résumées sous l’acronyme Etic. Le conseil régional a lancé le programme AgrEtic, spécialement dédié au « croisement des filières » Etic, agricoles et alimentaires. Le programme AgrEtic est porté par la mission Meito, qui a le statut de Critt (centre régional d’innovation et de transfert de technologies). Tiphaine Leduc l’anime, à Rennes, depuis quatre mois. Elle vient de lancer l’appel à projets PME 2012, plus particulièrement destiné à « l’introduction, le déploiement de capteurs et les traitements associés, dans les processus industriels des IAA et exploitations agricoles. » « Il n’y a pas que les logiciels dans les technologies de l’information et de la communication, rappelle-t-elle, mais aussi les contrôles de mesure en temps réel et les automatismes qui permettent d’optimiser le process, d’économiser de la matière et l’eau de nettoyage, de superviser les contrôles et assurer plus de sécurité ; il y a aussi la « cobotique » pour assister les opérateurs. ». L’animatrice veut mettre en avant l’utilité de ces technologies.
Simuler les flux
Simcore, membre de la Meito et exposant au CFIA, offre aux industriels une expertise en productivité grâce à des simulations de flux. L’entreprise rennaise fait fonctionner une usine virtuelle à partir de données aussi variées que nécessaire. « Pourquoi n’a-t-on pas la cadence souhaitée ? », « comment éviter des pertes en changeant de production ? » sont le type de questions auxquelles essaie de répondre Fabrice Bizette, cogérant de Simcore et expert métier. L’expertise aboutit à un meilleur agencement ou une meilleure performance. « Nous recherchons des solutions en fonction des objectifs stratégiques et opérationnels de l’industriel », explique-t-il.
Parmi les autres centres techniques participants, le CTCPA (centre technique de la conservation des produits agricoles) de Nantes traitera de cuisson sous haute pression et de traitement « ohmique » par effet joule ; l’Adria Développement de Quimper présentera les techniques de la microbiologie prévisionnelle qu’elle développe dans le cadre du projet informatique Sym’Previus. Christophe Jan (Valorial) invite à s’intéresser aussi à la valorisation des coproduits, aux « emballages biosourcés » ainsi qu’aux nanotechnologies, dont, dit-il, « le cadre réglementaire pourra évoluer ».