Comment l’agriculture des Landes se reconstruit
Cabanes fracassées, abris de plastique envolés, poulets et canards tués… l’aviculture et le maraîchage des Landes ont payé un lourd tribut à la tempête Klaus du 24 janvier 2009. Après les actions de première urgence (déblaiements, mises hors d’eau, conduites aux abattoirs, gestions des mises en place…), a commencé la lente remise en état des abris et cabanes qui pouvaient être réparées, ainsi que le rétablissement des clôtures et la pose de tunnels de plastique sur les buttes à asperges. Cette phase n’est pas achevée et l’agriculture du département aquitain le plus touché par Klaus « cherche son deuxième souffle », selon l’expression de Dominique Graciet, président de la chambre d’agriculture. En effet, les financements publics se font attendre alors que de nombreux bâtiments restent à remplacer. « C’est une course contre la montre ; si on ne lance pas maintenant les constructions, on va perdre des parts de marché », s’alarme l’élu. La capacité de production de l’aviculture landaise est évaluée entre 80 et 85 % de son potentiel antérieur. Jusqu’alors, les stocks en usine ont permis de pallier le creux des reprises en élevage. « On en avait un peu sous la pédale du fait de la conjoncture », confie Dominique Graciet. Qui plus est, le foie gras est en phase d’ajustement, suivant la recommandation de l’interprofession de diminuer de 10 % les mises en place. Amputée de quelque 200 000 canards gras pour une production de 6,5 millions, la filière landaise fait un bout du chemin.
Pour autant, il est souhaité que « tout soit en ordre de marche avant la fin de l’été », ne serait-ce que pour livrer en fin d’année ce qu’il faut de chapons, foie gras IGP des Landes et dindes fermières.
Des équipements légers pour canards peu assurés
Les chantiers de reconstruction attendent l’argent promis par l’état. Or, la circulaire d’application requiert 25 % de spécialisation par espèce. Les agriculteurs polyvalents ne s’y retrouvent pas, dénonce la chambre. En outre, les éleveurs, souvent jeunes, associés (hors Gaec) dans des ateliers de taille importante, qui représentent une part dynamique des filières poulet et foie gras, ne comptent que pour une seule trésorerie.
La mobilisation du Fonds de calamité agricole achoppera sur la distinction entre équipements assurables ou non, les premiers ne pouvant en bénéficier. Dans cette « zone trouble » se trouvent notamment des abris non fixés au sol, comme ceux qui protègent les mangeoires et les abreuvoirs des oiseaux sauvages ainsi que les clôtures et certaines cabanes mobiles pour les poulets en plein air. Dans les faits, une minorité d’équipements légers pour palmipèdes sont assurés, contre 70 % du parc des volailles en liberté ; les bâtiments de finition des volailles festives ne le sont pas toujours.
Dernier facteur limitant : les constructeurs de bâtiments. En phase de baisse d’activité, sauront-ils réaliser en six mois ce que la filière landaise leur demande normalement en cinq ans ?