Comment communiquer sur les risques sanitaires
A l'instar des spots canicule, verra-t-on un jour des messages sanitaires ? C'est une des recommandations du Conseil national de l'alimentation (CNA) pour « prévenir les impacts des crises en améliorant la communication sur les risques ». En plein épisode de grippe aviaire, Dominique Bussereau avait réclamé l'analyse du CNA sur la crédibilité de la communication professionnelle collective. Réponse lui est donnée, dans un avis rendu au début de l'été. La proposition phare du Conseil est « d'ouvrir aux organisations professionnelles collectives la possibilité de réserver des espaces de communication audiovisuels particuliers, distincts des spots publicitaires, ce qui est envisageable dans le cadre du service public audiovisuel, mais nécessite néanmoins une disposition de caractère législatif ».
Dans le même esprit, « un travail de fond étant indispensable pour remédier aux difficultés qui naissent de ce que les consommateurs ont une idée lointaine des méthodes et conditions de production, l'Aficar (Agence française de communication sur l'agriculture et la ruralité) aura un rôle très important à jouer, ce qui suppose des moyens suffisants tant publics que privés», ajoute l'avis. Le CNA propose aussi qu'en cas de crise sectorielle, un partenariat ponctuel s'établisse entre l'organisation professionnelle concernée et une organisation de consommateurs volontaire, afin d'élaborer en commun la communication de crise.
Porte-parole scientifique
En ce qui concerne le dispositif d'analyse des risques, un consensus existe sur la nécessité de mettre en place un Observatoire de l'alimentation et une instance d'expertise socio-économique, en complément de l'expertise sanitaire. « Les lacunes actuelles ne permettent pas une communication équilibrée entre les aspects sanitaires, économiques et sociaux », juge le Conseil. Le constat est également fait d'un éclatement de la prise de parole en temps de crise, ce qui trouble l'opinion et affecte la crédibilité des acteurs. Pour y remédier, le CNA propose qu'un porte-parole scientifique soit désigné dans les enceintes d'évaluation (Afssa, Aesa). Plus globalement, une cellule de crise nationale, associant tous les acteurs, y compris les consommateurs, devrait être mise en place dès l'apparition d'une crise, ajoute-t-il.