Commence équitable : Ecocert propose le référentiel ESR
« L'origine du projet de référentiel ESR repose sur plusieurs constats, confie Thierry Schlumpf, ingénieur en charge du pôle Environnement et société, au sein de l'organisme de certification pour l'agriculture biologique, implanté à L'Isle-Jourdain (Gers). Tout d'abord, pour Ecocert, à l'image du contenu des premières chartes d'agriculture biologique des années 80, les aspects sociaux sont indissociables du principe de production biologique. Par ailleurs, un certain nombre d'opérateurs clients d'Ecocert, respectant également les critères du commerce équitable, ont émis le désir de n'avoir à faire qu'à un seul opérateur pour les deux certifications, afin de faciliter les démarches et de réduire les coûts des contrôles. D'autres enfin, souhaitaient qu'il existe une alternative à ce que propose aujourd'hui l'association Max Havelaar et l'organisme certificateur FLO-Cert. Nous mettons donc l’outil à la disposition des opérateurs, sans démarche commerciale explicite.»
Présenté, mi-février, au Salon Biofach de Nuremberg (Allemagne), le référentiel ESR Le référentiel a été élaboré avec la contribution d’une quarantaine d’acteurs du secteur, producteurs et associations de consommateurs compris. porte à la fois sur des critères sociaux, économiques et environnementaux, mais aussi sur la façon dont les produits sont obtenus. L'utilisation d'OGM est par exemple proscrite, celle de fertilisants organiques et la protection de la biodiversité sont favorisées, et les productions vivrières ne doivent pas être sacrifiées aux monocultures d'exportation. Le référentiel n'impose pas le respect de l'agriculture biologique (sauf pour le coton, la banane et les fleurs, dès la deuxième année), mais il encourage une politique volontariste de bonnes pratiques agricoles, avec suppression progressive des pesticides.
« L'essentiel sera de garantir un prix d'achat aux producteurs, des contrats sur trois ans minimum et un ajustement des prix si l'augmentation des cours dépasse 10 % et qu'il s'agit d'une tendance de fond, poursuit Thierry Schlumpf. Les salaires des employés des coopératives et des entreprises de transformation, ainsi que le respect des droits des salariés seront aussi contrôlés. Enfin, les marges pratiquées par les importateurs et les distributeurs seront vérifiées et les marges arrières interdites.» En matière de transport, les voies maritimes, le ferroutage et le groupage sont encouragés.
350 collaborateurs assureront les contrôles
Pour chaque filière candidate à la certification ESR, un opérateur référent (structure productrice, transformateur, importateur, distributeur) sera défini, en fonction de son rôle et de sa motivation, pour porter la responsabilité de l'attestation. Le coût d'une procédure de certification ESR sera proportionnel au temps passé par un inspecteur Ecocert pour contrôler la filière. Il dépendra ainsi du nombre d'intermédiaires, de l'existence de systèmes de contrôle internes, du couplage à une inspection bio ou Eurepgap, etc. Ecocert, en revanche, ne demande pas de royalties aux filières certifiées.
« Aujourd'hui, nous décrivons notre démarche aux nombreuses structures qui nous contactent,conclut Thierry Schlumpf. Un questionnaire leur permet de réaliser une autoévaluation et de se mettre à niveau le cas échéant, afin que le jour de l'inspection, Ecocert relève le moins d'écarts possible.» Quatre personnes sont pour l'instant opérationnelles pour la mise en place de la certification. Le jour où la demande sera consolidée, Ecocert pourra compter sur ses 350 collaborateurs dans le monde entier pour assurer les contrôles.