Colza : un moment d'égarement

Période du 29 avril au 5 mai. À la veille du week-end du 1er mai, le colza a enregistré, pour des raisons purement techniques (erreur d'exécution sur le marché alors que l'on sortait de l'échéance mai) une chute brutale (plus de 10 €) de la cotation Euronext, sans rapport avec l'évolution du marché. La réaction a été aussi vive que l'erreur, les prix récupérant pratiquement, dès lundi, la baisse accidentelle du jeudi précédent. Cette récupération a été d'autant plus aisée que le marché des huiles, en particulier l'huile de palme, s'est revigoré, entraînant la reprise du soja à Chicago, avec une hausse, lundi, de 11,50 cents au boisseau reflétant le retour actif des fonds, aux achats et une bonne demande en fèves de la part du marché international. Sur le marché physique du colza, les transactions sont réduites à leur plus simple expression en récolte 2014. Le tournesol a confirmé son orientation ferme, à 400 €, rendu Saint-Nazaire.
Un marché des pois étroit et baissierDans sa dernière note de conjoncture, l'interprofession des protéagineux (Unip) souligne la modicité des exportations de pois cette campagne puisqu'elles atteignaient à la fin février dernier 83 555 t, contre 131 335 t à la même époque de 2014. Elles ont surtout été concentrées sur l'Union européenne, l'un de nos principaux clients hors Union européenne, la Norvège, ayant réduit ses achats à 3 315 t, contre près de 20 000 t il y a un an. Notons cependant que quelques embarquements ont eu lieu en avril. La féverole s'en tire mieux, avec de bonnes sorties en février, pour atteindre sur les huit premiers mois de la campagne 98 245 t, contre 104 585 t pour la période correspondante de 2013-2014. L'Égypte a été très présente aux achats avec 72 510 t, pour un total pays tiers de 90 665 t.
Les affaires traitées en pois standard ancienne récolte sont modestes, le différentiel de prix avec le blé fourrager rendant ce dernier plus attractif pour les fabricants d'aliments du bétail. Les pois ont donc consenti des baisses pour défendre leur compétitivité ; on cote 205 €, départ E et L. Les récents chargements de pois jaunes en direction de la Norvège et du Danemark ont redonné un peu de vie au marché, mais les prix se sont effrités, à 220 €, rendu Rouen. Très peu de vendeurs en prochaine récolte, malgré l'intérêt des acheteurs. L'Égypte ne s'est pas manifestée en avril pour de nouveaux achats de féveroles consommation humaine. En féverole fourragère, la demande est maintenant couverte, les dernières transactions s'étant réalisées sur la base de 240 €, vendeur, rendu Rouen. Pierre Gautron