Colza, soja : les éleveurs pressent à la ferme
La longue crise qui vient de frapper les éleveurs de porcs les a conduit à s’interroger sur les moyens possibles et imaginables pour réduire encore le coût de production des porcs charcutier. Les éleveurs «fafeurs» du sud-ouest planchent depuis deux ans sur la réduction du coût alimentaire, un de leur handicap majeur, en dépit de la proximité du maïs. Avec en ligne de mire, la problématique soja, ses cours erratiques et les coûts d’approche bien plus élevés qu’en Bretagne par exemple.
« Nous essayons de faire comprendre aux éleveurs qu’il est possible de travailler tout aussi correctement en substituant une partie du soja par des tourteaux de colza », explique Jean-Pierre Le Deuff, responsable de la commission technique d’Airfaf sud-ouest. L’avantage des tourteaux de colza, c’est qu’ils sont en plus facile à produire sur les exploitations à l’aide de presse à huile classique, et relativement peu onéreuses. S’il existe des références techniques concernant l’incorporation des tourteaux de colza dans les formules pour porcs charcutiers et pour les procelets, manque toutefois des études complètes pour les truies. Un projet avait été monté par Airfaf Sud-Ouest qui devait se tenir dans la station de recherche de l’Adaeso à Pau (64), mais l’affaire à capoté suite à la fermeture dudit centre par l’AGPM.
Allant plus loin dans leur raisonnement économique, les fafeurs se sont ensuite penchés sur le cas du soja, qui produit localement et pressé sur les exploitations, reste intéressant dans les formules, et aussi pour les rotations en maïs-soja. Sollicité, le Cétiom s’est saisi de la question pour résoudre le problème des éléments anti-nutritifs qu’il faut détruire en portant la température à 120°, ce que les presses actuelles ne font pas. Mais si la solution existe sur le papier, les fafeurs sont maintenant partis à la recherche de financement auprès des collectivités territoriales pour construire un prototype. Ne restera plus, ensuite, qu’à convaincre leurs collègue que le soja n’est pas si indispensable que cela dans les formules !