Colony Capital a des projets pour Buffalo grill
La persévérance a fini par payer de manière sonnante et trébuchante pour Bertrand Picart et sa famille. Accrochés à leur bébé contre vents et marées, le propriétaire de Buffalo Grill et son entourage peuvent se féliciter de ne rien avoir lâché dans la tourmente de la vache folle, avec le rachat de 75% du groupe par le fonds d'investissement américain Colony Capital. Cédées au prix de 20 euros par action, les parts valorisent le spécialiste de la viande grillée aux alentours de 340 M Eur (en y incorporant un passif de 140 M Eur). Christian Picart conservera son poste de président du conseil de surveillance, ainsi que 9% du capital de la société qu'il a lui-même fondé. D'ici la fin novembre, Colony Capital, nouveau maître des lieux, devrait lancer une OPA sur le flottant restant, au prix similaire de 20 euros par action. Destinée à retirer Buffalo Grill de la cotation, cette manœuvre n'a pas de caractère définitif puisque l'objectif du fonds d'investissement est bien entendu de récupérer sa mise, assortie si possible d'un juteuse plus value d'ici 4 à 5 ans. C'est la bonne santé du groupe de grillades qui a convaincu Colony Capital de le racheter, avec un CA de 267,4 M Eur en 2004 (+13,6% sur un an), un bénéfice d'exploitation de 18,8 M Eur (+55,4%) et un bénéficie net de 4,8 M Eur (+92%). Pour gonfler le potentiel du groupe, Colony devrait dépenser 150 M Eur pour accélérer le développement de l'enseigne au Portugal, en Espagne et en Italie, et atteindre grâce à 100 restaurants supplémentaires la barre des 400. Le fonds d'investissement, rassuré par le rythme de croisière retrouvé de 27 millions de clients par an, entend atteindre un taux de retour sur investissement de 20%, sa fourchette habituelle. Avant même d'anticiper sur l'éventuelle réussite de cette politique, l'opération ne va pas manquer de satisfaire les Picart et les actionnaires de Buffalo Grill. Ces dernières années, bien peu auraient pu parier sur un tel dénouement, encore moins à la mi-2003 quand le titre se débattait péniblement au-dessus des 7 euros...