Collectivités : le gouvernement promeut l'approvisionnement local

Le code des marchés publics permet, en toute légalité, de donner une préférence à un producteur local, pour autant que l'allotement soit judicieux et que les critères prennent en compte des spécificités allant de la traçabilité à la distance, des caractéristiques qualitatives à des critères plus spécifiques. Pour aider les collectivités à rédiger leurs appels d'offres dans le respect du cadre réglementaire et des obligations européennes, le ministère de ” l'Agriculture vient d'adresser à toutes les collectivités territoriales un guide pratique « favoriser l'approvisionnement local et de qualité en restauration collective », disponible sur le site Internet du ministère et basé sur une initiative en Rhône-Alpes (http: //agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/guideRESTAUcollBD_cle83c647.pdf).
“La ville est passée à des yaourts fermiers réceptionnés en seau
Tant le médiateur des marchés publics (Jean-Lou Blachier) que le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll ont insisté sur cette faisabilité lors de la table ronde régionale « Manger local, manger français en restauration collective en Pays de la Loire » qui se tenait au Mans, mercredi 29 avril. Des initiatives locales ont à cette occasion été mises en avant.
70 % de produits locaux à Poiré-sur-VieAinsi, la ville de Poiré-sur-Vie (85), qui atteint 70 % de produits locaux dans ses restaurants collectifs, est passée à des yaourts fermiers, réceptionnés en seau et conditionnés en ramequin par son personnel de restauration. Ces seaux sont récupérés par l'agriculteur qui les recycle auprès d'une société spécialisée qui les valorise dans l'univers automobile : le marché stipule donc que les plastiques doivent être recyclés. Il sera impossible de parvenir à 100 % de produits locaux dans les restaurations collectives, mais ce segment constitue une vraie cible. Toutefois, certains univers sont plus difficiles à livrer pour des producteurs locaux (qu'ils soient ou non en circuits courts). C'est le cas de l'univers hospitalier qui, par exemple, ne récupère pas la TVA comme le pointait Joël Doiteau, coordinateur régional et directeur de l'hôpital de Cholet, ou bien encore de l'armée qui pour l'instant s'approvisionne, via l'économat, à 80 % sur des marchés nationaux.