Collecte et stocks de report de blé à la baisse
Comme indiqué dans nos dernières éditions, le Conseil spécialisé céréales de l’ONIGC a décidé, au vu des entrées chez les collecteurs agréés en février (période désignée comme « la petite récolte » parce que correspondant à la deuxième vague de livraisons de la culture) la révision en baisse de la collecte. Cet ajustement était attendu par les professionnels et notamment les utilisateurs exposés au manque d’offres et soucieux de savoir ce qu’il en était de l’état des disponibilités. Il apparaît qu’il n’y a pas eu de rétention de marchandise de la part des OS et l’ONIGC porte essentiellement au compte de l’autoconsommation à la ferme, augmentée de 300 000 tonnes, la baisse de la collecte. Sous cette définition d’auto consommation peuvent sans doute se cacher quelques ventes directes : on parle aussi de camions belges qui viennent sillonner nos belles régions céréalières.
Mais c’est là une supputation anecdotique, le fond du problème étant l’équilibre du marché et la réalisation de la soudure avec des disponibilités maintenant mieux définies, à moins que la « deuxième récolte » ne soit arrivée qu’en mars, bousculant l’analyse d’aujourd’hui, ce qui est peu probable. Après l’ajustement opéré par le Conseil spécialisé de l’Office, mercredi, l’estimation du stock de report de blé tendre tombe à 2,1 Mt contre 2,3 selon l’estimation du mois dernier. Rappelons que la campagne avait débuté avec un stock de report de 2,8 Mt. Ce sera le plus petit report depuis 2003-2004 (1,9 Mt), bien loin des pléthoriques 4,7 Mt de 2004-2005. Cependant, le directeur général de l’ONIGC considère que ces 2,1 Mt constituent un stock outil raisonnable, surtout si la prochaine récolte tient les promesses de l’état actuel des cultures alors que les surfaces semées sont en progression (notre édition de mardi dernier). Pour l’instant, estime le D.G de l’Office, il n’y a pas lieu de s’inquiéter.
De modestes réserves
A l’image du marché mondial et du marché européen, la France attaquera donc la campagne 2007/2008 avec de modestes réserves et l’espoir qu’une belle moisson permettra de redresser les stocks et de rétablir l’équilibre offre/demande. La météo tranchera. Dans l’immédiat, elle continue d’influencer le marché de Chicago en apportant des nouvelles pessimistes à propos des dégâts aux cultures causés par le gel dans l’Arkansas ; il faut s’attendre de toute manière à voir pendant quelques semaines encore les cotations internationales évoluer dans le cadre du « weather market ». Et des prévisions de récolte de plus en plus précises au fur et à mesure que l’on approchera de la moisson. En ce qui concerne la production française, en ancienne campagne, les fluctuations de cours sur le marché physique n’ont plus guère d’importance que pour des volumes réduits, car le marché est fait.
Parmi les modifications de bilan apportées par l’ONIGC à ses précédents bilans, on notera la baisse de prévision du stock de report d’orge qui perd 200 000 t par rapport au bilan de mars, à 1,1 Mt. Le maïs n’a pas subi de révisions notables alors que les exportations de blé dur, en particulier vers l’Algérie, pénalisées par la faiblesse du dollar ont été très légèrement révisées en baisse, le stock de report passant de 214 000 à 237 000 t. Les bilans détaillés paraîtront dans notre analyse de fin de semaine, samedi.