Cognac : l’optimisme revient chez Courvoisier
Les 950 livreurs de la maison Courvoisier ont suivi avec intérêt les débats de l’AG de la Sica des Baronnies, qui s’est tenue à Jarnac en Charente le 15 avril dernier. Les comptes de la coopérative sont bons, puisque la société devrait collecter cette année plus de 31 000 hl d’alcool pur. D’autant plus que Jean-Marc Olivier, maître de chai de Courvoisier a confirmé le respect du contrat triennal en cours, avec une augmentation de 20 % des volumes sur le territoire des Fins Bois et des Bois Ordinaires.
Pour les viticulteurs, les prix auront augmenté en 2003 entre 1,85 et 2,70 % grâce à une qualité supérieure reconnue par la direction de la Maison Jarnacaise. Autre point positif, la nouvelle politique sécurisante pour les paiements, qui consiste à réserver la totalité des achats à la seule Sica dans les meilleures conditions. Ainsi, 65 % des transactions se font désormais à la sortie de l’alambic, avec paiement dans l’hiver, et 35 % en garantie de bonnes fins.
Pour Jean Marc Macoin, président des Baronnies, cette stratégie est positive, et devrait encourager ses viticulteurs « à bien gérer leur outil de production, à ne pas raréfier le produit, à s’adapter en étant réactifs… » Il est vrai qu’actuellement, en sortie de crise, le négoce est en recherche de matières premières, qu’il est déterminé à payer bon prix lorsqu’il en trouve. D’où l’importance pour les livreurs à militer au sein d’une organisation cohérente, à l’image de leur Sica.
Défendre la distillation obligatoire
Côté Courvoisier, Jean Marc Olivier a marqué son opposition à l’abandon du système des cépages à double fin, qu’il avait déjà fortement critiqué en 2003 notamment sur l’idée de gestion du vignoble par l’Inao. Cette année, il enfonce le clou, estimant « que les rendements différentiels ne sont pas à la veille d’être créés, pour une rentabilité nullement évidente » prouvant chiffres en main la vulnérabilité de cette stratégie. Si en 2003, la région avait abandonné son système double fin pour entrer dans celui de l’Inao, le chiffre d’affaires moyen à l’ha serait passé de 5 085 euros à 4 435 euros, soit -12,80 % pour les seules parcelles cognac.
« Il faudra donc se battre avec Bruxelles, affirme le maître de chai, et défendre le principe de la distillation obligatoire ». Celle-ci rapporte d’ailleurs beaucoup d’argent à la viticulture Charentaise : l’Europe aura payé 15,276 millions d’euros pour 1,2 million d’hectolitres d’alcool pur, en 2001. De quoi encourager les partisans du fameux article 28 datant de 1999, définissant l’organisation commune des marchés viti-vinicoles.