Cognac : le négoce aux achats
Tandis que la direction de Rémy Martin confirme son intention d’augmenter ses prix d’achat à la viticulture entre 8 et 9,5 %, Hennessy s’oriente vers une hausse de 6 %. Tous les indicateurs semblent au vert dans le cognac, avec des exportations renforcées, une demande internationale générale, et des prix devenus plus attractifs pour les producteurs. Ceux de Martell, réunis mardi dernier au sein de l’AG de la jeune coopérative Sica-UVPC, vont bénéficier de la même embellie. Lionel Breton, p-dg de la marque, s’est déclaré très optimiste sur l’avenir d’un produit pour lequel l’ensemble des négociants exprime des besoins de plus en plus forts. Ceux de Martell sont justement en pleine croissance, après avoir grimpé de 39 % en 2006, et se situant pour cette année à 25 000 hl d’alcool pur (hlap) soit le double de l’an dernier. Ces chiffres sont à rapprocher des périodes de crise, durant lesquelles, comme en 2002 et 2003, les achats étaient huit fois moins importants. Côté prix, le négociant tient ses promesses, déjà exprimées au printemps dernier, soit une hausse de 3 à 4 % selon la provenance. La bonne question se posant actuellement, dans ce climat euphorique, reste celle de la production et de la réponse apportée par les viticulteurs à cette dernière. Avec une récolte très moyenne, les livreurs, dont la Maison Martell a renouvelé les contrats pour trois ans, auront à faire face à des problèmes de stocks et de volumes. En théorie, les chiffres seraient bons à 87 hl par ha et un degré d’alcool de 10. Les connaisseurs apprécieront, en regard des calculs complexes de la QNV (quantité normalement vinifiée) que le BNIC a portée pour 2007 à 10,62 hlap/ha. Afin de répondre à des marchés sur lesquels le soleil n’aura jamais autant brillé.