Cognac : Hennessy cherche fournisseurs desespérément
Le premier négociant en Cognac a demandé à ses apporteurs de s’engager dans la totalité de leur production en laissant de côté les contrats passés avec ses concurrents. Une requête qui concerne les 2 000 livreurs de la maison, encouragés à travailler désormais à 100% de leurs possibilités avec une enseigne dont les ventes ont augmenté en 2005 de 9%. L’affaire est tentante pour les intéressés : règlement cash, achats annuels augmentés, autorisation du stockage à la propriété, etc.. Les syndicats, dont le SGV, restent très prudents sur la question, son président rappelant « qu’une entreprise se fragilise dès qu’un même client représente plus de 80% de son CA, mais que cette stratégie n’est pas une attaque contre la viticulture...» Hennessy a fortement besoin de gonfler ses stocks, sur un marché en pleine évolution, où le demande reste croissante. L’an dernier, plus de 50 millions de bouteille auront été vendues sous son étiquette, tandis que le nombre d’exploitations a baissé de 50% depuis 1995 (10.058 contre 5.891). Il s’agit aussi pour elle, avec l’application du plan Zonta et la restructuration du vignoble pour 2007, de se donner des garanties d’avenir, tout en tenant la dragée haute à ses concurrents. On en saura plus le 9 février prochain, avec la réunion des livreurs, convoqués par la direction pour une grande information. En attendant, chez Rémy Martin et Martell, on ne reste pas les bras croisés : le premier a récemment transformé ses apporteurs en actionnaires, tandis que le second augmentait carrément ses achats auprès de la coop UVPC de 90%.