Chiron est convaincu de pouvoir rebondir
Le fabricant de steak haché surgelé Chiron est en redressement judiciaire. Mercredi, le tribunal de commerce de Caen (Calvados) a livré son verdict. L’affaire familiale (chiffre d’affaires : 33 millions d’euros), basée à Colombelles, est mise sous observation pendant six mois. Son président, Claude Chiron, lie les difficultés à plusieurs facteurs. La taxe d’abattage de 17 centimes sur les produits finis a été difficilement répercutée auprès des distributeurs. S’y est ajoutée une hausse de 30 à 40 % du prix des avants. Le coup de grâce est venu de l’affaire des steaks hachés surgelés de Soviba, avec une baisse des ventes de 40 %. Pour autant, les Chiron sont loin d’être abattus. Le père, Claude, et son fils, Frédéric (directeur général), ont bon espoir de redresser la barre. « Ce n’est pas un problème de gestion, expliquent-ils. L’entreprise est performante. »
Rétablissement
Même si un déficit est intervenu lors de l’exercice clôturé en juin, il succède à trois bonnes années, dont un millésime 2003 qualifié d’exceptionnel. « Depuis juillet, on gagne à nouveau de l’argent», assure Claude Chiron. La crise du steak haché a atteint son paroxysme en semaine 48. Depuis, les ventes sont remontées à 70 % de leur niveau habituel. « Un retour à la normale est envisagé d’ici à la fin de l’année», déclare-t-il. Les dirigeants peuvent s’appuyer sur un outil « neuf », du personnel « performant ». Il y a quelques jours, l’usine a été audité pour renouveler sa certification Iso, la BRC et pour passer l’IFS. Les résultats sont attendus d’ici à deux semaines. « On pourrait être la première entreprise IFS dans le secteur de la viande. »
Voilà qui ne fera pas plaisir à la concurrence. Chiron dit subir de nombreuses attaques. Avec son statut d’indépendant, une part de marché de 15 % sur le steak haché surgelé, une croissance de 15 à 20 % depuis cinq ans, l’entreprise est une cible désignée, notamment pour les gros fabricants en frais. Mais elle a du répondant. Au moment de la mise en place de la taxe d’abattage, son approvisionnement était constitué à 80 % par de la viande française. « Ca a été la bagarre pour déplacer la taxe du pied de facture et l’intégrer dans le prix d’achat,raconte-t-il. Les abatteurs ont dû s’en mettre plein les poches. » Aujourd’hui, Chiron achète 80 % de boeuf d’origine étrangère.