Chirac de retour sur le terrain agricole
La visite de Jacques Chirac à Murat (Cantal), hier, a pris tout le monde de court. Depuis plusieurs semaines, on savait que le président de la République s’apprêtait à faire un discours d’importance sur l’Agriculture (LM du 28/09). Le Sommet de l’élevage avait été évoqué avant que l’Elysée ne jette son dévolu sur la campagne cantalienne. Les représentants agricoles locaux n’ont reçu leur invitation que vendredi dernier.
Quant aux bureaux nationaux des syndicats agricoles, aucun carton officiel ne leur était parvenu et c’est à la hâte que leurs représentants ont décidé de prendre un billet d’avion pour l’Auvergne, sans savoir s’ils pourraient directement dialoguer avec le président. Le déplacement de Jacques Chirac, concocté par l’Elysée et son conseiller Hervé Lejeune, a débuté hier par une visite d’une exploitation à Ségur-les-Villas (GAEC tenu par deux beaux-frères avec un cheptel de 180 bêtes dont 120 vaches allaitantes et broutards croisés charolais salers).
Et si Gaymard restait?
Le président a ensuite visité une scierie à Chalbos, avant de se diriger vers le petit gymnase de Murat où plus de 500 représentants politiques, éleveurs, élus locaux l’attendaient. La Maire et conseillère régionale Martine Mahtouk a accueilli le chef de l’Etat. Si certains se demandent pourquoi Jacques Chirac a choisi la ville de Murat pour reprendre la main sur le dossier agricole, cette dernière a donné quelques pistes en rappelant que le général de Gaulle et Georges Pompidou avaient déjà fait ce choix auparavant. Et puis on se souvient que c’est à Aurillac que Jacques Chirac s’était prononcé en 1998 sur sa vision de l’Agriculture de demain. Hier, le président a repris la parole sur ce dossier pour annoncer une loi d’orientation et non plus de modernisation agricole avant la fin juin 2005 qui doit permettre d’améliorer la compétitivité des exploitations françaises . Sa mise en œuvre en reviendra à Hervé Gaymard, qui devrait donc rester à son poste contrairement aux rumeurs persistantes. La poignée de jeunes agriculteurs qui a déjeuné dans une ferme auberge avec le président a peut-être eu plus de détails sur ce revirement de situation.