Aller au contenu principal

Chips : les marques nationales ont du souci à se faire

Le secteur des chips écoule la moitié de ses volumes en MDD. Celles-ci mettent la pression sur les rares marques nationales qui concentrent deux tiers de la valeur.

Bien qu'à la recherche de produits allégés, les consommateurs sont loin d'avoir tiré un trait sur les produits plaisir. Les chips illustrent parfaitement cet exemple, avec une croissance de 4% en volume et de 6% en valeur l'année dernière, pour un chiffre d’affaires de 184 millions d’euros. Mais il reste difficile d'avoir un regard global sur le secteur. Très clairement segmenté, il écoule 50% des volumes en MDD (33% en valeur), l'autre moitié restant le domaine d'un petit nombre de grandes marques, propriétés de groupes étrangers. Vico SA appartient à l'Allemand Intersnack, Pepsico France est la filiale de l'Américain du même nom tandis que Flodor fait partie du groupe italien Unichips. Profondément modifié par l'arrivée des marques de distributeurs, le marché trouve sa valeur dans les références plus sophistiquées que le standard. Pour Vico SA, « la valorisation vient des aromatisées, qui ont gagné 31% en volume l'an dernier», estime le directeur général Nikita Droin.

La diversification est la règle

La multiplication des références pour sortir du lot (chips à l'ancienne, gaufrées, etc) fait également partie de la panoplie de conquête des acheteurs, avec une moyenne de 27 références par marque. Pepsico France (447 millions d’euros en 2004, +7% vs 2003), qui a implanté avec succès la marque Lay's depuis quelques années en complément de sa gamme Croky, réalise environ un quart de ses ventes grâce à sa division salés (chips + snacks). À côté de ces gros opérateurs, quelques PME réussissent à tirer parti de la croissance du secteur, comme le Français Bret's. Mais pour les marques nationales, l'environnement très saisonnier (45% des ventes se font entre mai et août) et concurrentiel ne laisse que peu de marges de manœuvre. Flodor en fait les frais, avec l'usine de Péronne mise en liquidation judiciaire en début d'année, une décision due «à des coûts d'exploitation incompatibles avec la situation du marché, dominé par la grande distribution» d'après la direction.

Et personne n'est à l'abri, avec l'annonce par Vico d'un projet de réorganisation et d'investissement sur son site français de Vic-sur-Aisne. Intersnack envisage d'injecter 14 millions d’euros pour pérenniser le site, avec 111 suppressions d'emplois sur 3 ans, pour réussir à redresser les déficits d'exploitation chroniques. Conscient de la fragilité d'un modèle uniquement basé sur les marques, Vico SA réalise un tiers de ses ventes sous le format MDD soit environ 35 millions d’euros.

Le groupe fabrique également des flocons de purée et des produits apéritifs, un positionnement multiformat que l'on retrouve chez Pepsico avec ses snacks. La filiale française du groupe américain, qui s'arroge un tiers du marché avec ses deux marques seulement (Lay's et Croky) profite à plein de sa puissance commerciale et de la complémentarité avec son pôle boissons (3/4 du CA). Une situation qui fait rêver Flodor, détenteur pendant plus de 30 ans de la moitié du marché français des chips, et qui n'en représente plus que 5% aujourd'hui.

Rédaction Réussir

Les plus lus

Œufs : le bond des importations européennes vient d’Ukraine, mais aussi de Turquie

L’évolution des prix des œufs français, au 19 décembre 2025, expliquée par le journal Les Marchés, qui publie trois fois par…

drapeau turc
Bovins : la Turquie continue sa décapitalisation, l’Europe en profite peu

Alors que les abattages de bovins continuent de progresser en Turquie faute de rentabilité de l’élevage allaitant et laitier,…

Gilles Huttepain, Vice-président de l'interprofession Anvol
Le poulet chinois s’impose en Europe, la volaille française alerte

La filière poulet française s’inquiète d’un afflux inédit en provenance de Chine, qui dégage ses surplus de filets de poulet…

douanier chinois devant un ordinateur
Viande bovine : la Chine enquête toujours sur ses importations et pourrait les limiter

Les résultats de l’enquête chinoise sur les perturbations de son marché intérieur de la viande bovine par les importations ne…

poules rousses en cage dans un élevage
Interdiction des poules en cage : « c’est le bon moment pour agir »

Des députés français demandent la Commission européenne d’inscrire l’interdiction de l’élevage de poules pondeuses en cage…

Dinde en élevage
« La production de dinde est stable en 2025, c’est une bonne nouvelle »

Après plusieurs années de recul, la filière dinde semble retrouver de la stabilité dans les abattages en France. Malgré une…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio