Chine : enquête au cœur de l’empire de la tomate
Depuis dix ans, le taux de croissance de la consommation annuelle mondiale de produits à base de tomate se maintient aux alentours de 3 %, principalement en Europe et aux États-Unis. Et la consommation augmente dans les pays émergents, Russie, Moyen-Orient, Inde et Chine. La Chine, encore elle et toujours elle, a récemment vu son taux de croissance de consommation annuelle atteindre les 15 %, soit 150 000 t de concentré de tomate englouties par an, contre un chiffre de l’ordre de 100 000 t en 2005.
Pour subvenir aux appétits de sauce tomate de la planète, trois zones de production principales – Californie, côte méditerranéenne et Chine – fournissent 85 % de la capacité de production mondiale. D’après les estimations du World Processing Tomato Council pour l’année 2010, la production reste stable pour le premier producteur mondial californien, elle augmente pour la Chine, Xinjiang en tête, épaulé d’une partie de la Mongolie-Intérieure, et elle régresse pour certains pays d’Europe, pas tous mais assurément pour l’Italie, et en Turquie. Avec ses faibles coûts de production et ses importantes ressources, l’industrie chinoise du concentré de tomate semble rafler de plus en plus la mise. De 1999 à 2009, la part chinoise d’exportation de concentré de tomate parmi les exportations mondiales est en effet passée de 7 % à 35 % ! Face à cette colossale ascension, la tomate chinoise n’est cependant pas exempte de fragilités. Enquête au cœur de la filière.