Chez Papa : le développement de la chaîne en suspens
Bruno Druilhe ne quitte pas la porte d'entrée de son restaurant, 206 rue Lafayette dans le X e arrondissement de Paris, accueillant l'habitué ou le novice avec la même chaleur aveyronnaise. « Ah c'est vous Papa ? J'ai mangé devant vous tout le repas », s'exclame une cliente visiblement heureuse de rencontrer l'incarnation du portrait du peintre Jiro. La même barbe, la même blouse, le chapeau en moins, Bruno Druilhe reste fidèle depuis près de vingt ans à l'image devenue l'emblème de Chez Papa.
Le personnage toujours jovial s'apprête à fêter l'arrivée du millésime 2007 des piments d'Espelette le jeudi 18 octobre prochain. Un événement qui, comme la fête de la cerise noire, contribue à animer ce repaire des mordus du Sud-Ouest.
Cette année, l'Aveyronnais profite de l'aubaine de la Coupe du monde de rugby pour fidéliser ses clients. Dans son petit calepin, les paris pris sur les grands matchs de la compétition. Pour les gagnants, Bruno Druilhe offre ballons de rugby et calendriers des matchs. Chez Papa attire même les supporters étrangers : la semaine passée un groupe de 30 Anglais a réservé directement de Londres. Ce succès tient pour beaucoup à la personnalité du dit « papa ». Pourtant Bruno Druilhe, qui possède quatre établissements à Paris (X e, XIV e, VIII e, et un dans le XV e en location-gérance), a fait le pari voilà quatre ans de dupliquer son concept Sud-Ouest sous forme de partenariat.
« Un an de galère »
Début janvier il annonçait dans nos colonnes l'ouverture de plusieurs restaurants Chez Papa en 2007. Beaucoup plus prudent, Bruno Druilhe confie aujourd'hui avoir stoppé le recrutement de nouveaux partenaires après « un an de galère ». Un long conflit avec un partenaire peu scrupuleux (à la tête d'un restaurant parisien), clos en juin devant le tribunal, a refroidi ses ardeurs. « On l'a sorti du réseau. Il a fallu rassurer les autres partenaires et maintenant on va reprendre l'examen des candidatures », affirme l'intéressé. Echaudé, il promet à l'avenir d'être beaucoup plus sélectif. « Je ne veux pas de clones », souligne le charismatique patron. Mais dès la fin de l'année, il prendra lui-même en main la formation des futurs partenaires dans un restaurant école à la Plaine-St-Denis. Les maîtres mots de Bruno Druilhe : accueil et respect du produit. Il demande à ses partenaires (actuellement au nombre de 6 dont 4 à Paris, un à Romainville et un à Châteauroux) de passer par la centrale de référencement qui compte parmi ses fournisseurs la boucherie Coucaud à Créteil. Pour ceux qui le souhaitent Bruno Druilhe propose aussi depuis six mois des produits dérivés : une gamme de conserves du Sud-Ouest à marque Chez Papa.