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Charente : l’abattage des porcs en sursis à Ruffec

Des conséquences économiques sérieuses sont à prévoir avec la montée en puissance d’ Angoulême. 

Le personnel de l’abattoir de Ruffec en Charente appréhende la fin de l’année 2004. Même si aucune date n’est véritablement fixée, l’activité porc s’arrêtera inéluctablement au cours du second semestre, fragilisant l’avenir de l’établissement spécialisé depuis toujours dans cette filière. Cette cessation, dont on ignore pour l’instant les modalités (sera-t-elle brutale ou progressive ?) est programmée depuis deux ans, lorsque la décision a été prise d’ouvrir sur Angoulême un grand abattoir porcin.

Les incidences sur l’emploi et l’économie locale semblent évidentes, pour une structure qui aura traité en 2003 6 587 tonnes de cochons, soit 60 % de son tonnage total, et qui occupe à cet effet 7 tueurs « porcs» sur 22 salariés.

À toute chose malheur étant bon, Ruffec devrait par réaction baisser ses coûts de fonctionnement et ses charges fixes, électricité ou gaz, importantes pour le traitement porcin. L’abattoir devrait également récupérer une activité caprine de 300 à 400 tonnes par an intraitable jusque-là pour des raisons de place, et renforcer peut-être son secteur bovin. Certains soulignent d’ailleurs avec optimisme, que Ruffec ne s’occupe de porcs que depuis 1995, et qu’il avait très bien vécu auparavant.

Affaire de sous

Restent justement les comptes, qui eux ne sont pas bons. Dans cette histoire de yoyo, (Ruffec avait récupéré l’abattage porc en 1995 qu’Angoulême trop obsolète ne pouvait traiter), l’établissement aura investi d’importantes sommes dans son aménagement.

La chaîne spécialisée aura coûté un demi-million d’euros, l’atelier de découpe 670 000 e, celui de ressuage 340 000 e, avec une ardoise totale de 1,54 Me en neuf ans. Des emprunts qui sont loin d’être remboursés, à la charge de la Communauté des Communes et de ses contribuables.

L’État sera vraisemblablement sollicité par les élus qui s’estiment non coupables d’une situation dont il est pleinement décisionnaire. Des compensations pourraient être envisagées. Les responsables ruffecois espèrent arriver à louer leur outil, à des éleveurs ou producteurs désireux de venir abattre chez eux.

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