Charcuterie : Jean Caby poursuit sa mutation
L’arrivée de Luc Van Gorp à la tête du groupe Jean Caby va-t-elle favoriser la restructuration du secteur français de la charcuterie qui s’est accélérée ces derniers mois ? Certains l’imaginent déjà. Le jeune manager de 40 ans était en effet précédemment président du groupe Aoste France, dont le propriétaire, l’Américain Sara Lee, a annoncé en février dernier vouloir mettre en vente l’ensemble de ses activités de charcuterie en Europe. Une situation qui pourrait favoriser les rapprochements…
Elle illustre en tout cas un changement de cap pour l’entreprise. L’arrivée de Luc Van Gorp correspond au départ de Jean Quentin, président de la Société Bretonne de Salaisons (SBS) depuis plus de douze ans. Il avait accédé à la présidence du groupe au moment du rachat de la société Jean Caby de Saint-André (près de Lille) en mai 2004.
A Saint-André-lèz Lille (Nord), où le nouveau patron de Jean Caby s’est installé, on confirme en tout cas que le groupe possède de réelles ambitions de croissance. En témoignent les investissements prévus : dans l’atelier de jambon prédécoupé (4 millions d’euros), au tranchage et pour le Croc’sec. Depuis le rachat en 2004 de Jean Caby par SBS, propriété d’un autre géant américain, Smithfield Foods Inc, l’entreprise a en outre spécialisé ses quatre sites industriels (Landivisiau, Quimper, Saint-Etienne et Saint-André) pour en améliorer les performances. Surtout, le groupe, qui s’était toujours refusé jusque-là d’aborder le marché très concurrentiel du jambon prétranché, a sauté le pas en 2005. Depuis février dernier, Jean Caby est présent chez plusieurs grands distributeurs (Leclerc, Match et Auchan…).
Herta et Fleury Michon, deux rivaux à affronter
Une position qui en fait désormais un rival direct d’Herta, mais aussi de Fleury Michon. Du coup, ces concurrents tentent de tisser leur toile. Jean Caby envisage en effet la création d’une plate-forme logistique dans la région parisienne. Quant au groupe Fleury-Michon, il se dit avec de plus en plus d’insistance qu’il pourrait bien annoncer prochainement son implantation au nord de Paris. Le groupe doit présenter sa politique commerciale aujourd’hui à Paris.
Jean Caby représente 17% de la charcuterie vendue en libre service en France (Saint-André représente 40% des produits de charcuterie à destination de la GMS commercialisé par le groupe Jean Caby) et 9% de la production charcutière nationale. Les nouveaux dirigeants visaient un chiffre d’affaires 2005 de 400 millions d’euros et 5% de croissance annuelle dans les trois ans qui viennent.