Changement de climat
        
      
      
      À l’heure où nous écrivons ces lignes, nous ignorons le résultat de dimanche soir. Mais plus les jours nous rapprochent de l’échéance, plus il semble évident que l’on s’apprête, quel que soit le vainqueur, à changer d’époque et même d’âge. Cela tient à la jeunesse relative des candidats du second tour, à leurs origines, à leur personnalité, à l’autonomie qu’ils ont affirmée à l’égard de leur famille politique. Ces derniers jours, l’un et l’autre faisaient d’ailleurs passer l’idée qu’ils incarnaient plus qu’un changement : l’entrée dans une nouvelle ère. N’avez-vous pas remarqué comme le langage et les attitudes des deux candidats ont été marqués du sceau du mysticisme ? La parousie politique d’un des deux prétendants, dimanche, est annonciatrice d’un changement de climat, les deux l’ont prédit. Ils n’ont pas pris beaucoup de risque : le temps n’a pas attendu leur ascension à la tête de l’État pour changer. C’est d’ailleurs à se demander si les dérèglements apparents de la météo ne favorisent pas l’émergence de nouveaux messianismes. Mais le réchauffement du débat politique nous entraîne un peu loin de nos sujets. Ce qui nous intéresse ici, c’est de savoir si le changement de climat, celui de l’air ambiant comme celui qui règne à la tête de l’État, sera favorable à l’activité agricole. Pour ce qui est de l’élévation des températures, des prévisionnistes nous assurent qu’en dépit de sécheresses à répétition, l’agriculture devrait globalement en bénéficier. La production agricole prendra même une part stratégique dans la croissance mondiale dans les prochaines années, pronostique la Banque mondiale. Quant au changement à la tête de l’État, on attendra quelques semaines avant de juger s’il est miraculeux.
 
        
     
 
 
 
 
 
