Champagne-Céréales résolument engagé dans la chimie verte
Champagne-Céréales fait une pause dans sa croissance. « L’exercice 2005-2006 est même une année de décroissance», vient de confirmer son président Pascal Prot lors de la réunion d’information du groupe coopératif organisée le 14 décembre dernier à Reims. Les conditions climatiques ont pénalisé à la fois les rendements et la qualité de la collecte, la crise mondiale du malt a influé directement sur les résultats du groupe agroalimentaire implanté en Champagne-Ardenne.
Le groupe Champagne-Céréales, numéro 1 des céréales en France, regroupe 86 sociétés consolidées au bilan implantées dans 17 pays différents. Il a réalisé un chiffre d’affaires de 1,1 milliard d’euros (+5%) et présente un résultat net de 8,5 millions d’euros (-5,5 %). Malgré la mauvaise récolte 2005 et des marchés peu porteurs, la collecte de la coopérative s’établit à 2 384 225 tonnes. Elle réalise un chiffre d’affaires de 562 millions d’euros (-1,43 %) et dégage un résultat de 10,2 millions d’euros (+12,25%).
C’est le troisième exercice consécutif où la coopérative présente un tel résultat, « démontrant qu’elle sait s’adapter à une forte variabilité de la collecte et maîtriser ses coûts de fonctionnement comme de commercialisation ».
Malteurop, la filiale spécialisée « malt » du groupe et troisième malteur mondial, n’a pas échappé à la crise mondiale. Elle dégage un résultat négatif de 6,1 millions d’euros qui affecte directement l’exercice du groupe. Malteurop, qui a fermé sa malterie de Reims en février dernier « dans des conditions exemplaires », assure vouloir rebondir. Objectif : atteindre l’équilibre de l’activité pour l’exercice 2007-2008.
Deux malteries rachetées en fin d’année
Pour maintenir sa production, Malteurop s’est appuyé sur ses deux implantations ukrainiennes, a construit une malterie de 80 000 tonnes à Séville et vient de racheter deux malteries en Allemagne (Dresde) et en Pologne (Gdansk), propriété de Weissheimer, l’ex-grand malteur allemand déclaré en faillite en ce début d’année.
Au cours de cet exercice, NutriXo, le deuxième meunier européen, a conforté ses positions en produits de panification surgelés en rachetant en mars 2006 les Ets familiaux Krabansky, implantés à Béthune (62) et à Dunkerque (59). Avec un chiffre d’affaires de 787,5 millions d’euros, cette filiale dégage un résultat de 17,3 millions d’euros (+11%).
Le groupe Champagne Céréales s’attaque également aux nouveaux métiers liés au non alimentaire : biocarburants (éthanol et ester de colza), bioénergies et biomatériaux que l’on regroupe désormais sous le vocable de chimie verte.
« Dans ce domaine, les niveaux d’investissements sont tels qu’il convient de fédérer les énergies et regrouper les forces », explique Pascal Prot le président de Champagne-Céréales. C’est la raison d’être de SICLAE, créée en 2005 par Champagne-Céréales avec des coopératives du Nord-Est (EMC2, Nouricia, Champagne Coligny et la coopérative de Cézanne) pour la constitution du pôle Agroressources. SICLAE est notamment actionnaire dans les projets Cristanol, dans l’usine de trituration de Le Mériot (10) dénommé LMT Oléagineux, dans une joint-venture développée avec Ineos, troisième chimiste mondial, pour l’exploitation d’une unité d’estérification de colza dans la Meuse (Baleycourt) ainsi que dans des projets de valorisation de biomasse (pailles notamment) pour la production d’énergie (C5D) ou la fourniture de pâte à papier.