Champagne-Céréales rachète Chamtor
Champagne-Céréales, groupe coopératif céréalier implanté à Reims (2,384 Mt de collecte dont la moitié en blé), vient de racheter Chamtor au groupe sucrier allemand Pfeifer & Langen (656 M Eur de C.A.). Champagne-Céréales possède désormais 95% du capital de Chamtor et se spécialise encore un peu plus dans la chimie verte avec « la volonté d’organisation et de maîtrise des filières agro-industrielles du champ au client ». Unigrains possède les 5% restants.
L’entreprise, située à une vingtaine de kilomètres de Reims en plein cœur du site agro-industriel de Bazancourt, s’est spécialisée dans l’amidonerie-glucoserie à partir de blé. Depuis sa création en 1992, Chamtor fabrique des sirops de glucose, de glucose-fructose ainsi que des sucres liquides et invertis. Chamtor met aussi en marché du gluten et de l’amidon de blé, des protéines, notamment pour les industries de la panification et de la charcuterie ainsi que des germes, fibres de blé et autres co-produits. Dès juin, Chamtor devrait être en mesure de fabriquer des substrats transformés à base de blé pour l’usine Cristanol voisine qui doit produire à terme 1,5 M d’hectolitres d’alcool à partir de betteraves et de ce substrat céréalier Les coopératives céréalières de Champagne-Ardenne, Cristal Union et Chamtor sont réunis dans ARD (Agro-Industrie Recherches et Développements), centre de recherche privé..
Les cartes rebattues
Avec un C.A. de 100 M Eur (dont la moitié à l’export) et 195 salariés, Chamtor a transformé 360 000 t de blé l’an passé et vise 400000 t en 2007 avec la mise en service de Cristanol durant l’été. Les changements entraînés par la réforme du régime sucre européen modifieraient-ils les cartes dans l’amidonnerie glucoserie européenne ? Toujours est-il que ce rachat intervient après celui de Syral à l’allemand Nordzucker AG par le groupe Tereos et les principales coopératives du Nord-Picardie. En décembre 2006, ce dernier vendait en effet sa participation dans l’entreprise alsacienne. Syral est le quatrième producteur européen de glucoses derrière les géants Roquette, Cargill et l’anglais Tate and Lyle (Amylum), lequel cherche à vendre son activité et pourrait très vite trouver un acheteur sur le sol français !