Chambres d'Agriculture : les orientations de la CGT
Trois semaines avant les élections aux Chambres d’Agriculture, la CGT a présenté mardi son programme et ses revendications liés au scrutin. Comme les autres syndicats, la Fnaf-CGT (Fédération nationale agroalimentaire et forestière) va présenter cette année plus de listes que lors de la précédente édition. Elles seront cette année au nombre de 93 pour le collège des salariés d’exploitations agricoles (3a), contre 91 en 2001. Le collège des salariés des organismes agricoles (3b) est encore plus renforcé avec le passage de 77 à 90 listes, pour un total de 1 098 candidats. « La généralisation du vote par correspondance ainsi que le renforcement de notre présence peut entraîner une hausse de participation» a estimé Jean-Luc Bindel, secrétaire général de la Fnaf-CGT, qui n’a pas annoncé d’objectif quant aux résultats, qu’il espère être « les plus élevés possibles».
Lors de la dernière édition, le score du syndicat était de 38 % dans le collège 3a, et 23 % dans le 3b. Ses revendications portent sur un emploi stable et qualifié, de meilleurs salaires avec un Smic à 1 500 euros, une augmentation générale de 300 euros par mois ainsi qu’un minimum à l’embauche de 1 600 euros, pour améliorer le pouvoir d’achat.
La Fnaf entend également réclamer l’amélioration des conditions de travail, la retraite à 55 ans, une couverture maladie complémentaire ainsi que la création d’une caisse de congés payés « pour garantir le doit à de vrais congés payés » et non leur simple paiement en fin de contrat.
« On n’a pas vocation à gérer les Chambres»
Engagée depuis plusieurs mois pour structurer et présenter ses listes, la fédération souhaite dans le futur que les salariés (8 sièges sur 45) augmentent leur poids à hauteur de leur poids économique, soit 25 % et que la proportionnelle soit appliquée à chaque collège. Pour mobiliser les électeurs, une édition spéciale de la revue de la Fnaf a été distribuée aux 300 000 salariés de la production agricole. « Le patronat de l’industrie utilise souvent l’agriculture comme un laboratoire de déréglementation sociale » estime M. Bindel, qui cite le cas des groupements d’employeurs qui, en permettant la multiplication des contrats de travail, augmentent la précarisation.
Vis-à-vis des organismes syndicaux des autres collèges, la CGT n’entend pas entrer en confrontation. « Nous n’avons pas vocation à gérer les chambres, ni à être des forces d’appoint » a affirmé le secrétaire général de la Fnaf, satisfait de l’augmentation générale du nombre de listes, y compris chez les syndicats concurrents. « Le plus important, c’est le rapport de force entre salariés et exploitants» a-t-il rappelé.