Chambres d’Agriculture : FNSEA et JA « plutôt confiants »
Jean-Michel Lemétayer et Philippe Meurs sont confiants au moment d’aborder la dernière ligne droite de la campagne des élections aux Chambres d’agriculture, dont le scrutin sera clôt le 31 janvier. Lors d’une conférence de presse, les présidents de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs se sont dits hier « déterminés» à maintenir leurs positions de première force syndicale agricole, loin devant leurs concurrents, la Confédération Paysanne, la Coordination rurale et le Modef.
Cet optimisme est notamment inspiré par le nombre élevé de listes présentées par FNSEA et JA (elles seront présentes dans la totalité des 95 départements) et sur leur caractère unitaire. « Il n’y a qu’une dizaine de départements dans lesquels il n’y aura pas de liste unique, soit parce qu’une liste concurrente issue de nos rangs se présente, soit en raison de dissensions locales entre la FNSEA et les Jeunes agriculteurs », a précisé Jean-Michel Lemétayer, avant de préciser que la proportion de dissidences était comparable lors du dernier scrutin, en 2001.
Lors du dépôt officiel des listes, mardi dernier, aucun autre syndicat agricole n’a pu assurer une présence aussi massive. Par comparaison, la Coordination rurale sera présente dans 81 départements (contre 56 en 2001). Jean-Michel Lemétayer a raillé hier l’incapacité de ses concurrents à présenter des candidatures dans tous les départements, faute de militants. « Nous, nous n’avons pas besoin de présenter le père, la mère et le fils pour constituer les 21 ou 23 représentants du collège exploitants de notre liste », a-t-il lancé, mettant l’accent sur l’implication des syndicalistes de la FNSEA dans les structures agricoles. Le président de la fédération a pris l’exemple du collège des « organisations syndicales à vocation générale d'exploitants agricoles». « La FNSEA et JA y disposent de 8000 votants, la Confédération paysanne de 300, la Coordination de zéro», a assuré Jean-Michel Lemétayer. « Cela montre ce que nous représentons effectivement sur le terrain ».
La FNSEA et JA entendent en effet mettre en avant à cette occasion leurs capacités d’action et leur implication dans le combat syndical.
Pas d’usine entre deux vêlages à la ferme
A cet égard, la confirmation de l’amende –même un peu réduite- infligée par Bruxelles à la FNSEA, aux JA et à ses organisations satellites pour avoir établi une grille de prix minimum des bovins lors de la crise de l’ESB de 2001 constitue un argument que la rue de la Baume entend faire valoir. Les deux responsables n’ont d’ailleurs pas ménagé leurs critiques hier à l’égard de la commissaire européenne à l’agriculture Mariann Fischer Boël dont les propos sur la nécessité pour les agriculteurs européens de rechercher des sources de revenus hors de l’agriculture a été jugée « provocatrice». « Je ne vais pas travailler à l’usine du coin entre deux vêlages », s’est emporté Jean-Michel Lemétayer, producteur de lait en Ille-et-Vilaine. Le président de la FNSEA a jugé qu’en l’occurrence, la commissaire avait « outrepassé son mandat », car « ce n’est pas à elle de décider du budget de l’agriculture, mais bien aux chefs d’Etat».
Sur le fond, l’ancien président de la FNPL a enjoint les responsables politiques français et européens à ne pas laisser s’engager la baisse de la production agricole. « Quand la charrette est renversée, elle est renversée», a estimé Jean-Michel Lemétayer, qui a constaté en Haute-Vienne le désarroi des producteurs ovins en dépit de la bonne tenue de leur marché. « La situation du Cognac, en crise profonde il y a trois ans, montre que les marchés peuvent se retourner. Les producteurs ont arraché mais ont conservé leur potentiel de production », a-t-il expliqué, avant d’espérer que l’Europe ne s’engage pas dans une politique d’arrachage massive et définitive de ses vignes.
Les présidents de la FNSEA et de Jeunes agriculteurs diffuseront ces bonnes paroles lors d’une tournée dans les campagnes qui les mènera d’Auvergne le 5 janvier à la Bretagne le 19.