Ces trains qui roulent
Les organisations professionnelles de l’agriculture et de l’agroalimentaire vont-elles tenir le train d’enfer que leur imposent le gouvernement et la Commission européenne ? Elles n’ont en vérité guère le choix, tant les chantiers législatifs et réglementaires qui ont été ouverts depuis mai dernier conditionnent l’avenir des productions agricoles et des filières de transformation.
Au moins ne pourra-t-on pas reprocher aux nombreuses associations professionnelles -dont il nous est arrivé de déplorer la pléthore- de manquer de grain à moudre… La semaine qui s’ouvre illustre jusqu’à la caricature l’hyperactivité auquel sont soumis élus et apparatchiks syndicaux. « On n’a jamais vu un tel rythme, toutes nos équipes sont mobilisées », soupirait cette semaine Jean-Michel Lemétayer, le président de la FNSEA. Qu’on en juge : mardi, Christine Lagarde lance le cycle de travail « Emploi et pouvoir d’achat » avec les partenaires sociaux ; mercredi Michel Barnier participe à la table ronde finale sur l’agriculture et les OGM du Grenelle de l’environnement que Nicolas Sarkozy lui-même doit clore jeudi. Et pendant ce temps, Luc Chatel bouclera ses consultations sur la réforme de la loi Dutreil pour une présentation au Parlement en novembre et une application en 2008. Le mois de novembre n’offrira d’ailleurs guère de répit -au monde agricole en tous cas- puisque c’est Bruxelles qui prendra le relais avec l’annonce officielle, le 20 novembre, des propositions de Mariann Fischer Boel sur le bilan de santé de la Pac. Elles porteront notamment sur l’avenir du découplage des aides, des quotas laitiers et sur les orientations de la politique européenne après-2013. Si les trains tardent parfois à démarrer ici, ils filent à vive allure ailleurs.