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Céréales : le Cheval de Troie de la Commission

Les OPA craignent que la réforme de l’intervention maïs ne soit étendue aux autres céréales.

Les ministres de l’Agriculture de l’UE vont donc avoir à examiner lors du conseil des 7 et 8 mai la nouvelle proposition de la Commission pour la réforme de l’intervention sur le maïs basée sur l'institution de plafonds dégressifs en 2007-2008, 2008-2009, pour aboutir à un niveau zéro en 2009-2010, proposition qui avait été repoussée lors de la récente réunion du CSA. Les organisations céréalières (Orama, Coop de France) craignent, sans doute à juste titre, que la remise en cause de l’intervention sur le maïs constitue un Cheval de Troie dans l’organisation du marché céréalier pour la réduire, notamment en supprimant le système de l’intervention dans son ensemble.

La démarche de Bruxelles ne tombe pas au bon moment. En effet, l’intervention a fait, ces dernières campagnes, la démonstration de sa vocation régulatrice en remettant sur un marché enfiévré par la pénurie d’offres, des stocks constitués antérieurement, dans un contexte de pléthore et de cours en débandade. Et il est fort probable que pour la prochaine campagne qui démarrera en France, en Europe et dans le monde avec de faibles reports de stocks (lire article "Céréales : incertitude sur les stocks mondiaux"), la tension des prix exclura le recours à l’intervention.

Chalmin et la météo

La filière française demande donc qu’aucune décision ne soit prise avant le bilan de santé de la PAC, prévu en 2008 et « avant une analyse fine des perspectives de marché ». Et à propos d’analyse, les organisations considèrent qu’il est « incompréhensible et inconséquent » que le récent rapport « perspectives agricoles en France et en Europe » (LM du 26 avril) du conseil d’analyse économique Cabinet anglo-américain LMC (juin 2006) préconisant la suppression de toute forme de la gestion du marché ait pu être établi sans tenir compte des aléas de production (dont la démonstration implacable a été faite cette campagne), des subventions distorsives des Etats-Unis et des fluctuations du dollar.

Mais Philippe Chalmin, rédacteur de cette partie du rapport, qui passe pour un excellent prévisionniste et analyste, n’est sans doute pas un aussi bon météorologue et n’avait pas prévu les conséquences de la sécheresse et de la canicule sur la récolte 2006. Quant à déclarer que « les fermiers américains s’accommodent très bien des aléas de la bourse de Chicago », c’est faire semblant de ne pas savoir qu’ils s’adossent sur un Farm Bill excessivement protecteur et qui pourra supporter les rabotages de l’OMC sans perdre beaucoup de son efficacité.

On pourra toujours se rassurer des déclarations iconoclastes de Philippe Chalmin en rappelant que rien n’impose aux pouvoirs publics d’en tenir compte. Ce serait oublier que l’actuelle manœuvre anti-interventionniste de la Commission a trouvé son prétexte à partir du rapport d’un cabinet d’experts « indépendant ».

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