Céréales : la stratégie d'exportation française
La filière céréalière française se démène pour consolider et élargir ses débouchés à l’exportation. Le mois dernier, une délégation de l’Onic, conduite par son directeur général et accompagnée d’opérateurs français s’est rendue en Italie pour présenter la récolte française 2004 avec quelques sérieux espoirs de maintenir une bonne position de grand fournisseur en blé tendre de l’Italie, après en avoir été le premier en 2003-2004. Certes, les conditions ne sont pas les mêmes que l’an dernier pour traiter avec notre voisin transalpin car la récolte italienne, très faible en 2003 est cette année copieuse. Mais l’Italie est importatrice traditionnelle de blé pour faire tourner une industrie meunière particulièrement active et les blés communautaires devraient progresser dans les achats italiens. L’Onic estime entre 1,7 et 2 millions de tonnes le potentiel d’exportation de blé français à notre voisin.
Ce voyage dans la péninsule fait partie des tournées promotionnelles organisées par l’Onic pour chaque campagne. Les prochaines auront pour but Madrid, les 7 et 8 octobre, Lisbonne les 21 et 22 octobre et l’office participera à la Bourse Européenne de Paris les 18 et 19 novembre. À ces rencontres organisées par l’office des céréales, il faut ajouter les séminaires de France Export Céréales prévus à Alger, Tunis et en Égypte dans les prochaines semaines.
Entre-temps, comme nous l’avons déjà signalé, Jean-Jacques Vorimore, président de France Export Céréales représentera les céréaliers français dans la mission conduite par Jacques Chirac à Pékin, cette semaine. C’est un voyage dont on attend beaucoup dans la filière où un gros contrat sortirait le marché du blé de son apathie. Régulièrement déficitaire en céréales, la Chine puise depuis quelques années dans un stock pléthorique jusqu’en 1998 mais qui a fondu depuis, en raison du développement des usages fourragers, alors que la production stagne. Cette année, elle sera pour le blé de 90 Mt, c’est-à-dire dans la moyenne de ces 3 dernières campagnes. Avec 120 Mt la récolte chinoise de maïs se situerait dans la moyenne forte. Cela dit, la précision statistique chinoise, notamment en ce qui concerne les stocks, tient plus du boulier que de l’ordinateur.
CIC : une petite rallonge à un record
Ainsi qu’indiqué dans notre rubrique « grandes cultures », samedi, le dernier rapport du CIC a confirmé ses précédentes estimations de production céréalière mondiale par une petite rallonge de 1 Mt pour le blé, à 615 Mt et d’autant pour les céréales secondaires à 963 Mt. Pour ce qui est du blé, la récolte serait donc de 11 % supérieure à celle de 2003, mais aussi largement plus élevée que 2001 et 2002. Le CIC ajuste d’un million de tonnes sa précédente estimation de consommation à 606 Mt. C’est une progression de 17 Mt par rapport à l’an dernier, explicable principalement par l’augmentation des utilisations par l’alimentation animale. Les échanges de blé resteraient au niveau de l’an dernier, 101 Mt malgré les besoins accrus de la Chine, dont la France pourrait profiter. Quant aux stocks de blé, ils sont réajustés à 138 Mt, en reprise de 9 Mt sur la campagne 2003-2004, mais à un niveau encore largement inférieur à celui des précédentes.