Céréales : des records mondiaux à la pelle
Le rapport du CIC de jeudi dernier, dont nous avons présenté les principaux chiffres dans notre dernier numéro, fait état, pour la campagne en cours, d’une production mondiale de céréales de 1,655 milliard de tonnes de céréales, confirmant le record annoncé par la même source fin septembre. La consommation a été revue en baisse de 6 Mt, mais avec 1,663 milliard de tonnes, elle constituerait aussi un record, tout comme les échanges prévus à 224 Mt. En revanche, les stocks, même relevés de 11 Mt à 255 Mt, resteront les plus bas de ces dernières campagnes.
Néanmoins, dans cette globalisation, toutes les céréales et particulièrement les deux principales productions, le maïs et le blé, ne connaissent pas la même évolution. Pour le blé, la modique augmentation de 1 Mt de la production pour un total de 602 Mt est mise au compte de la Russie et du Kazakhstan compensant les reculs de l’UE et des États-Unis. La consommation est estimée à 610 Mt, en retrait de 2 Mt par rapport à septembre, la forte hausse des prix ayant freiné la demande pour les utilisations en alimentation animale et pour la fabrication d’éthanol. Le stock final de 109 Mt serait encore en retrait de 9 Mt sur la faible réserve de 2006-2007. Les échanges internationaux à 105 Mt, soit 5 à 6 M t de moins que les précédentes campagnes.
Le CIC considère en effet que, devant les prix atteints, certains pays importateurs opéreront des prélèvements sur leurs stocks pour réduire leur recours coûteux aux approvisionnements extérieurs. D’ailleurs, comme nous le signalions dans notre analyse de marché lundi, les ventes américaines se sont sensiblement ralenties depuis trois semaines ; mais depuis le début de la semaine, on constate un regain d’intérêt des pays importateurs comme l’Inde, la Turquie et le Maroc. Les Russes ont encore enlevé, samedi, un appel d’offres égyptien de 190 000 t. On pensait que les exportateurs russes feraient le forcing avant la mise en place de la taxe à l’exportation envisagée originellement à 30 %, voire 50 % du montant de la vente, mais qui ne dépasserait pas, en définitive 10 %, ils risquent de rester compétitifs plus longtemps que prévu. Pour la petite histoire, on rappellera que le rapport de l’USDA publié le 12 octobre annonçait, au contraire du CIC, une baisse de la production de blé de 6 Mt, par rapport à sa prévision de septembre.
Maïs : tassement de la consommation
L’estimation de production mondiale de maïs par le CIC n’a pas varié depuis le rapport de septembre, c’est-à-dire qu’elle constitue toujours un record absolu à 766 Mt, 70 Mt de plus que le précédent record de 2006-2007. Mais le CIC a rectifié en baisse de 5 Mt ses estimations de consommation à 760 Mt et relevé de 9 Mt, à 112 Mt celles des stocks finaux. Ces modifications sont principalement dictées par la conjoncture américaine, car les utilisations de maïs aux États-Unis pour la production d’éthanol seront sans doute nettement inférieures aux premières prévisions. Dès lors, les stocks de report américains atteindraient 50 Mt, soit 17 Mt de plus que la précédente campagne, un niveau qui n’a été dépassé que 2 fois au cours des 20 dernières campagnes. L’autre record en vue, c’est celui des échanges extérieurs portés à 93 Mt en raison, entre autres des importations dans l’Union européenne, les ventes extérieures américaines étant, pour leur part, estimées à 60 Mt.