« Céder son entreprise : cela prend en moyenne 12 à 18 mois »
> Xavier Flipo, gérant du réseau indépendant MTI Île-de-France.
Les Marchés Hebdo : Y a-t-il beaucoup d'entreprises à céder dans l'agroalimentaire ?
Xavier Flipo : Notre perception, c'est que le marché est dynamique avec de vrais vendeurs et de vrais acheteurs. La conviction que les marchés vont continuer à se structurer et une conjoncture pas très dynamique font comprendre aux TPE-PME que ce n'est pas inintéressant de se mettre à l'affût d'offres à saisir.
LMH : La transmission familiale se pratique-t-elle toujours autant ?
X. F. : Les transmissions familiales restent un vecteur important d'opérations. Mais ces transmissions familiales sont loin d'être la règle. Certains dirigeants percevant l'évolution du marché considèrent que ce n'est pas toujours un cadeau de transmettre l'entreprise à leurs enfants.
LMH : Combien de temps en moyenne met-on à céder son entreprise ?
X. F. : Le temps s'allonge. Cela prend en moyenne 12 à 18 mois. 2008 est passé par là, les arbres ne montent plus jusqu'au ciel, le temps de négociation est significatif.
LMH : Quel est le profil des acheteurs ?
X. F. : Ce sont souvent des entreprises déjà présentes dans ce monde-là qui cherchent à améliorer leurs performances ou à trouver de nouveaux débouchés. Il y a très peu d'intervenants nouveaux.
LMH : Quel conseil donneriez-vous aux patrons souhaitant céder leur entreprise ?
X. F. : Pour un patron qui a créé son entreprise, s'en séparer est un vrai déchirement. Il lui faut bien mûrir sa réflexion, car une fois que le processus de transmission a démarré, c'est très mauvais de l'arrêter. Je conseille aussi de faire confiance à la personne de son choix qui saura valoriser l'entreprise. Le chèque est important mais ce n'est pas l'unique critère. Il n'y a pas d'âge absolu pour vendre, mais passé un certain âge, ça devient difficile pour le cédant de finaliser la cession. Certains pensent « vendre mon entreprise, c'est mettre un pied dans la tombe ». Ce ne sont pas de bonnes situations pour les entreprises. L'état de santé du patron se dégrade en parallèle de celle de l'entreprise.