Casino appose un indice carbone sur ses MDD
En présence de Jean-Louis Borloo et Nathalie Kosciusko-Morizet, le distributeur Casino a officiellement lancé son étiquetage environnemental, hier à Paris. Une petite feuille verte, indiquant l’indice carbone -quantité de gaz à effet de serre émise pour 100 g de produit-, est apparue depuis le début du mois sur huit produits à marque Casino L’indice prend en compte les 5 étapes clés du cycle de vie du produit (étapes agricoles, fabrication, transport, emballage, distribution). Pour la dernière étape de transport, a été retenue la distance moyenne entre les entrepôts et les magasins.. Il s’agit de produits de consommation courante : trois références de yaourt pot verre par 4 (nature, vanille, citron), deux sodas Ondilège (framboise cranberry et pomme litchi) et trois préparations (pour pâte à pizza, pâte à crêpes, moelleux nature). « Soit un volume de 1,5 million d’unités vendues par an », a précisé Alain Bizeul, directeur marque de l’enseigne Casino. Plus d’une centaine de produits devraient être concernés d’ici fin 2008 et progressivement la totalité des produits à marque Casino, soit la moitié des produits commercialisés par le distributeur.
« En développant l’indice carbone nous visons deux objectifs : informer le consommateur et améliorer la qualité environnementale des produits », a déclaré Jean-Michel Duhamel, président de Casino France. Un forum fournisseurs réunira prochainement les 500 fournisseurs de produits MDD. Leur sera remis un outil informatique, élaboré par le cabinet Bio Intelligence Service et validé par l’Ademe, pour le calcul automatique des indicateurs emballages, transport et distribution de leurs produits. Casino annonce aussi la mise en place d’un pôle de recherche d’amélioration des indicateurs. En modifiant les modalités d’emballage et de transport, Casino a ainsi ramené l’indice carbone de 940 à 880 g de CO2 pour 100 g de produit fini sur sa référence lardon de saumon.
J-L Borloo : « Déboucher sur le juste prix »
Depuis janvier 2007, Casino a déjà étudié plus de 600 produits auprès de 150 fournisseurs directs. La collecte de ces données a permis, par exemple, de révéler les différences d’impact écologique pour une même boîte de conserve, selon la localisation du fournisseur : 225 g de CO2 origine France avec transport par camion uniquement, 235 g de CO2 origine Inde avec transport par bateau et camion et 305 g de CO2 origine Europe (Ukraine) avec transport par camion uniquement.
A peine une heure avant la présentation de son projet de loi d’orientation du Grenelle de l’environnement, Jean-Louis Borloo a salué cette « première mondiale dans le domaine de la distribution » et souhaité sa généralisation. « Cela forcera les distributeurs à aller assez loin dans leur analyse et à en tirer les conséquences, comme changer leur stratégie d’acquisition des produits », a-t-il commenté, ajoutant « c’est le début d’un processus qui débouchera un jour sur le juste prix ».
Les centres Leclerc de Templeuve et de Wattrelos (dans le Nord) ont lancé fin avril un étiquetage écologique, mais leur bilan carbone ne s’applique qu’au niveau de la gamme générique des produits. Pour éviter la cacophonie entre les différents éco-labels privés, l’Ademe travaille actuellement à l’élaboration d’un référentiel sur l’étiquetage.