Aller au contenu principal

Carte des vins : carton jaune pour les restaurateurs

A l’heure où les familles professionnelles viti-vinicoles se penchent sur la réforme de la classification des vins, une enquête de la DGCCRF montre à quel point les restaurateurs sont perdus avec le système actuel.

Il n’y a visiblement pas que dans la tête du consommateur que la perception des différentes catégories de vins est embrouillée. Les restaurateurs seraient tout autant perdus, au vu des anomalies constatées sur leurs cartes des vins par une enquête de la DGCCRF réalisée au cours de l’été 2003 (disponible sur internet). Sur 6 850 actions de vérifications réalisées dans 4 007 établissements de restauration, les fraudes ont dressé 1 167 avertissements écrits (concernant plus du quart des établissements), 29 procès-verbaux de délit et 79 procès-verbaux de contravention, soit un taux d’anomalie frôlant les 30 % des établissements visités Les contrôles effectués dans 83 départements auprès de restaurants traditionnels (61 %), les hôtels-restaurants (21 %), les établissements de restauration rapide (9 %), les brasseries, les établissements saisonniers et les fermes auberges.. Les principales anomalies révélées ont d’abord porté sur l’absence d’affichage visible de cinq vins à l’extérieur de l’établissement pendant le service (pour 20 % des infractions constatées) et l’absence de la dénomination réglementaire ou une dénomination incomplète, dans 20 % des cas.

Dans nombre d’établissements, constate la DGCCRF, les vins sont présentés sous des dénominations qui ne permettent pas de connaître leur nature exacte. Par exemple, les vins sont présentés uniquement sus un nom de château (notamment pour les Bordeaux) ou de marque, les vins de table ne sont indiqués que par leur couleur et les vins de pays sont inscrits sans la mention du département ou de la zone géographique.

29 procès-verbaux dressés

Dans 11 % des cas, les Fraudes ont également constaté une absence d’indication de contenance notamment pour du Champagne servi à la coupe ou à la flûte, des vins servis en carafe ou au verre, des apéritifs eaux-de-vie, cocktails ou digestifs. En outre, 9 % des établissements visités établissaient sur leur carte une classification des vins pouvant aboutir à confondre des vins de table et de pays avec des AOC. Dans 8 % des restaurants, la mention du cépage remplaçait la dénomination exacte : « chardonnay » au lieu de « vin de pays d’Oc » par exemple.

Au-delà de ces anomalies, 29 procès-verbaux ont été transmis aux autorités judiciaires. Un restaurateur du Puy-de-Dôme en a fait les frais pour avoir indiqué sous la rubrique « vins rouges AOC » un vin servi au pichet « le pot de Merlot » alors qu’il s’agissait d’un « vin de pays d’Oc ». Un restaurateur de la Loire a été redressé pour avoir présenté sous la rubrique « les champagnes » un vin mousseux sans appellation, élaboré en Gironde avec des raisins blancs de blancs.

Enfin, dans la Haute-Garonne sur 47 vins proposés en bouteille par un restaurateur, 4 seulement étaient disponibles et correctement présentés. « Si la situation reste préoccupante, on constate toutefois que seuls 29 des 4 007 restaurants contrôlés ont fait l’objet de poursuites correctionnelles dénotant une véritable intention frauduleuse de tromper le client», souligne la DGCCRF.

Indulgente, elle explique donc le grand nombre d’anomalies par « une classification des vins complexe » mal maîtrisée et un renouvellement important des responsables ou gérants de restaurants « avec des personnes dépourvues de toute connaissance dans le secteur viti-vinicole ».

Les plus lus

au premier plan, tête de boeuf, dans un marché aux bestiaux
DNC : quel impact sur les prix des broutards, petits veaux, jeunes bovins et vaches ?

Alors que le marché des bovins dans son ensemble était dans une conjoncture très favorable et rarement vue, la dermatose…

Poulets standard européen
Poulet : plus de 300 €/100 kg, le marché européen s’emballe

Les prix européens du poulet s’envolent, car la production progresse moins vite que la consommation. Si l’Ukraine est un peu…

salle de traite en élevage laitier
Prix du lait : des tendances négatives venues d'Europe du Nord

Les prix du lait au producteur sont sous pression dans le nord de l’Europe, car les cotations des produits laitiers…

 Emmanuel Bernard, président de la section bovine d’interbev
Sommet de l’élevage 2025 : « La première chose à faire, c’est de faire naître les veaux ! » pour Emmanuel Bernard, Interbev bovins

Alors que le Sommet de l’élevage commence, Emmanuel Bernard, éleveur bovin et président d’Interbev bovin revient pour Les…

Porc : « le choix de la Chine de cibler l’agriculture européenne n’est pas anodin »

Les Marchés ont échangé avec Simon Lacoume, économiste sectoriel chez Coface, expert mondial en assurance-crédit, pour…

graphique de la cotation entrée abattoir du JB R
Le prix des taurillons R dépasse les 7 €/kg

Les prix des jeunes bovins français grimpent nettement depuis le mois d’août et dépassent un nouveau record historique, même s…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio