Cap Seine cartonne dans le grain
Avec un excédent net de 5,7 millions d’euros sur la campagne 2007-2008 pour 574 millions d’euros de chiffre d’affaires (+40%), le groupe coopératif de Haute-Normandie Cap Seine réalise « le meilleur résultat depuis sa création », dit le rapport annuel diffusé à l’AG de vendredi dernier. Réalisant plus de la moitié de son chiffre d’affaires en ventes de blé et autres grains, Cap Seine avait engrangé une modeste moisson 2007 (1,15 million de tonnes) de qualité médiocre en blé tendre. Mais celle-ci fut bien valorisée. Une petite moitié de cette collecte s’est vendue en alimentation animale, un débouché en progression l’an dernier grâce aux élevages laitiers. Un autre débouché a été « salvateur » pour les blés à faible PS (poids spécifique) « surabondants » : l’éthanol. L’ensemble constitué par les agro-carburants et la « chimie verte » représente 10 % des débouchés végétaux ; une sécurité.
Développer les marchés de proximité
Les filières animales bénéficient de la solide assise céréalière du groupe. Prénor, qui commercialise 100 000 bovins par an, a été légèrement déficitaire en 2007-2008 (- 4 840 euros). L’année 2008 s’annonce difficile, « chahutée » par l’annonce du rachat de Socopa par Bigard et un marché très déprimé en vaches de réforme comme en veaux de 8 jours et en broutards. Cependant Cap Seine conserve son adhésion à Socopa (3 % des parts avant l’arrivée de Bigard) et Prénor s’engage pour 2009 à accroître son activité « en s’appuyant sur une nouvelle organisation dans le groupe Bigard ». Prénor prévoit notamment de développer des marchés de proximité. La société « confortera les filières qui ont fait leurs preuves », dit le rapport annuel : les jeunes bovins TÜV (certification allemande) et blond d’Aquitaine « rajeuni », ainsi que les femelles blondes d’Aquitaine de la filière Oméga 3 dans le cadre de l’association Bleu-Blanc-Cœur. Cap Seine pense aussi à ses adhérents éleveurs de porcs, voyant une opportunité pour eux dans l’ouverture de la structure d’abattage régionale de Bigard.
En matière d’investissements, les métiers du grain demeurent cependant prioritaires. Ainsi, le groupe a réalisé une deuxième tranche d’investissements dans Syral, le troisième opérateur européen des produits amylacés. Il prévoit sur les cinq ans à venir de consacrer 52 millions d’euros à ses infrastructures - ces fonds seront employés à bon escient grâce à une logistique concertée avec les coopératives voisines. Les investissements corporels et financiers se sont élevés à 17 millions d’euros au cours du dernier exercice (+ 70 %). Une large indépendance financière de 82 % autorise ces investissements dédiés à la productivité et à la diversification non alimentaire.