Cap Aliment veut fédérer l’innovation en région
La plateforme régionale d’innovation Cap Aliment est née cet été. Elle se veut le point de rencontre entre PME, centres de recherche et étudiants de la région. Elle s’appuiera en 2015 sur un centre de transfert situé sur le site nantais de la Géraudière.
Réunir et faire travailler ensemble chercheurs, enseignants chercheurs et industriels : l’idée n’est pas nouvelle mais elle vient de prendre corps pour la filière agricole et agroalimentaire ligérienne avec la naissance de la plateforme régionale d’innovation (PRI) Cap Aliment. L’Inra et Ponan (pôle alimentation et nutrition) ont saisi la perche tendue par la Région des Pays de la Loire, créatrice du dispositif des PRI en 2009, vite rejoints par les industriels. L’implication de Ligeriaa (Association régionale des industries alimentaires des Pays de la Loire) est liée à une attente forte, rapporte Dominique Launay, responsable du pôle développement agroalimentaire de l’agence régionale Territoires d’innovation, celle de « faire de Cap Aliment un guichet unique pour toutes les entreprises régionales qui portent un projet d’innovation ».
« L’objectif sera de monter ensemble des programmes de recherche, de développement, de recherche technologique, pour les industries régionales », poursuit Jean-François Thibault, président de l’association Cap Aliment. À titre d’exemple, l’ancien président du centre Inra Angers-Nantes cite le secteur de la panification. « On a des compétences fortes en région, il faut les faire se rencontrer. » L’enjeu essentiel de la PRI sera de toucher les nombreuses PME et ETI de la région, qui consacrent peu de moyens à la R & D et connaissent mal les aides existantes. « Nous travaillons sur un programme d’animations, de conférences, de rencontres par filières », annonce Dominique Launay. La dimension enseignement supérieur du projet est également importante. « Cap Aliment fera le lien entre les étudiants et le monde industriel », observe Jean-Claude Lebossé, délégué général de Ponan. Les premiers seront plus facilement accueillis dans les entreprises qui, de leur côté, pourront faire remonter leurs besoins en termes de formation.
Déficit d’image
Au-delà, Cap Aliment aura vocation à faire connaître et reconnaître une filière en déficit d’image. Un comble lorsqu’on sait que l’industrie agroalimentaire est le premier secteur industriel régional et occupe le deuxième rang national avec plus de 45 000 salariés. « Cette richesse et cette diversité ne sont pas forcément des atouts en termes de visibilité. On produit de tout mais on manque de leaders », analyse Jean-Claude Lebossé. De même, combien de ligériens ont connaissance de la présence sur le site nantais de la Géraudière de 1 500 personnes gravitant autour du thème de l’alimentaire ? C’est là, à proximité de l’Inra et d’Oniris, que sera livré début 2015 le bâtiment amiral de la filière. Ce centre de transfert rassemblera sur 2 200 m² un hôtel d’entreprises pour des start-up et PME, les organisations professionnelles (Cap Aliment, Ponan, Cluster West…), des centres techniques comme Tecaliman. L’Inra et Oniris y mutualiseront leurs halles technologiques. Le département des sciences alimentaires de l’Ifremer pourrait les rejoindre. Le conseil régional a voté un budget de 9,1 millions d’euros pour ce bâtiment et l’ensemble du projet Cap Aliment, Nantes Métropole finançant la PRI à hauteur de 1,2 million d’euros. 4