Campbell Soup sous la menace de l’acier
Le plus gros fabricant de soupes du monde, dont le cours a légèrement décollé depuis le mois de novembre, se retrouve avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. La hausse des cours de l’acier, puisque c’est de cela qu’il s’agit, pourrait impacter le cours du fabricant américain, présent en France avec les marques Liebig et Royco. Le vent pourrait tourner dès le mois de mars, date à partir de laquelle Campbell va augmenter ses tarifs de 4,8% pour les soupes, sauces et jus de légumes vendus aux Etats-Unis, sans avoir toutefois précisé l’impact de l’acier dans cette hausse. Vendredi, un premier signe est apparu lors de la publication des résultats semestriels. Si le chiffre d’affaires est ressorti à 2,2 Mds $, en progression de 6% dont un effet volume de +4% et un effet de change de +2%, le bénéfice par action est passé en un an de 1,08 à 1,13 dollar (+4,6%), en dessous des attentes des analystes. Ces derniers redoutent le comportement des consommateurs après la hausse des prix à venir, qui pourrait les détourner des produits Campbell et faire les beaux jours des marques concurrentes, un scénario qui s’est produit au deuxième trimestre de l’exercice. L’impact a été d’autant plus fort que cette période est traditionnellement la plus propice à la consommation de ces produits. Selon les chiffres publiés dans La Tribune, les ventes de prêts à consommer ont reculé de 9% lors du deuxième trimestre, et dans le même intervalle, l’activité soupes et sauces aux Etats-Unis (46% du CA du groupe et 61% du bénéfice opérationnel) a connu une chute de son résultat de 12%. Heureusement pour Campbell, les autres divisions ont limité la casse avec un résultat en hausse de 12% pour les biscuits, et une progression à deux chiffres pour la marque Godiva outre-atlantique. Lors de l’annonce des résultats semestriels, la direction du groupe s’est voulu rassurante envers ses actionnaires en confirmant son objectif de progression annuelle de 5 à 7% (hors charges) de son bénéfice par action.