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Cambremer : les AOC à l’heure des arbitrages

Les professionnels des appellations attendaient des réponses concrêtes. Il leur faudra patienter.

La onzième édition des rencontres de Cambremer a tenu ses promesses. Affluence record pour la partie grand public qui a attiré de nombreux visiteurs désireux de trouver une offre multiple des 11 AOC normandes dans les rues de la petite bourgade. Ukrainiens, Japonais, Espagnols avaient aussi fait le déplacement. Parcours d’achat, certes, mais aussi rencontres avec les producteurs ou fabricants qui révélaient les secrets de fabrication de leurs produits.

Une présence forte du gouvernement

Mais Cambremer ce sont aussi les rencontres des professionnels entre eux pour débattre de l’actualité à l’initiative du sénateur Ambroise Dupont et avec l’aide de l’Inao, tant régional que parisien.

Pour cette édition particulièrement, le public était nombreux sous la tente pour écouter la table ronde, animée par les Marchéset à laquelle participaient entre autres le président de l’Inao, Michel Prugue et le président du Comité national des produits laitiers, Jean Charles Arnaud. Présent également, le Président des producteurs de lait qui attendait des réponses quant aux problèmes des producteurs lancés dans une profonde réforme de leurs pratiques et de leurs conditions de production en AOC. Dominique Bussereau, ministre de l’Agriculture et Nicole Ameline, ministre de la Parité et de l’Égalité professionnelle, honoraient de leur présence ces onzièmes rencontres. Le ministre était accompagné de son conseiller spécial pour les productions animales et les affaires économiques, Pascal Viné et de son chef de cabinet Thierry Baron.

La problématique était double : les aides publiques à la production des produits d’origine et de qualité et les aides à la communication. Dominique Bussereau a rappelé « que la Normandie reste une des régions herbagères les plus importantes de France et qu’elle dispose de la 3e race laitière française ». Les pratiques de production sont hétérogènes, même à l’intérieur d’une même appellation car certains utilisent l’ensilage, (plus rémunérateur) et la race Holstein (plus productive) alors que d’autres ont intégré la race Normande (moins productive mais meilleure « fromagère») et l’alimentation au foin (plus proche du terroir). Il est certain que le différentiel entre prime herbagère et prime au maïs est très important. « Les règles de gestion des DPU seront arrêtées prochainement, a expliqué Dominique Bussereau. L’un des sujets est celui des règles d’utilisation de la réserve nationale permettant d’attribuer gratuitement des droits. Comme vous le savez, cette réserve fait l’objet de nombreuses demandes. Parmi celles-ci, les demandes que vous exprimez sont légitimes. Dans le cadre du deuxième pilier de la PAC, je souhaite que nous puissions réfléchir à des mesures qui pourraient répondre à ces attentes, par exemple dans le cadre des contrats d’agriculture durable ou d’aides spécifiques à la qualité. C’est une piste qui correspond bien à la réalité des modes de production des AOC».

Des réclamations légitimes

Alors que l’Ofival et l’Onilait ont stoppé leurs aides à la communication des indications géographiques, les aides à la production deviendront de plus en plus cruciales si l’on ne veut pas voir de nombreux producteurs abandonner ou aller vers des systèmes moins contraignants. D’autres sujets ont été débattus tels la présence ou non d’un logo national commun à l’ensemble des AOC, alors que le Cnaol vient de se prononcer pour le logo des AOP. Le sujet risque d’être épineux au sein du Comité II... Bref, si les producteurs présents dans la salle n’ont pas eu de réponses concrètes à leurs questions, un espoir leur est donné dans des arbitrages qui trouveront leurs conclusions au début du mois de juin.

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