Cacao : « le déficit va aller théoriquement en augmentant »
Bénédicte Châtel, directrice associée de Commodafrica.
Les Marchés Hebdo : Une fausse alerte a provoqué récemment une brève flambée des cours. Pourquoi cette nervosité des marchés ?
Bénédicte Châtel : Je déplore que les marchés à terme du cacao soient aussi spéculatifs. Hormis ces épiphénomènes, tous les analystes s'accordent sur une tendance longue à la hausse. Le déficit va aller théoriquement en augmentant, puisque l'offre mondiale ne progresse pas autant que la demande.
LMH : L'institution en Côte d'Ivoire de ventes anticipées depuis 2012 continue-t-elle d'améliorer la situation des planteurs et de réguler la filière ?
B. C. : Cette année les planteurs espéraient des prix « bord champ garantie » plus élevés, mais ils seraient tout à fait honnêtes. J'ai une seule inquiétude : si les cours mondiaux venaient à chuter plusieurs campagnes de suite, le fonds de garantie suffirait-il ? D'autre part, on peut espérer qu'un jour la Côte d'Ivoire, numéro 1 mondial, et le Ghana voisin, numéro 2, se concertent davantage. Cela limiterait au moins les passages en contrebande dans un sens ou dans l'autre.
LMH : La tendance est-elle favorable aux industriels du chocolat ?
B. C. : Les consommateurs, même en Chine, s'orientent vers des teneurs plus élevées en cacao. La plupart des grands chocolatiers ont affiché des taux de croissance à deux chiffres.