Cacao, café : influence des prévisions de récolte
Les cours du cacao ont décroché la semaine dernière, sans parvenir à bénéficier de la révision à la hausse, à 212 000 tonnes, de la prévision de déficit de l'Organisation internationale du cacao pour 2015/2016, lié à une baisse de près de 6 % de la production mondiale sur un an. La baisse la plus marquée concerne la Côte d'Ivoire, où la production chuterait de 226 000 t à 1,57 Mt du fait d’une météo défavorable. Le marché n'a pas tenu compte de ces données, les ayant déjà intégrées et préférant se concentrer sur la prochaine récolte. Or, le gouvernement ivoirien attend une production de 1,7 Mt l'an prochain, ce qui entraînerait une offre plus que suffisante.
Les cours du café ont bien progressé, sur fond de faiblesse du dollar, et soutenus par des craintes quant à la récolte brésilienne. Alors que plus de 90 % de la culture 2016/2017 au Brésil a été récoltée, la production d'arabica a été étonnamment positive, ce qui pourrait absorber les pertes en robusta. Outre les informations du Vietnam et d'Indonésie, la faible récolte de robusta au Brésil a joué un rôle majeur dans l’envolée des prix à Londres cette année. Or, les prévisions pour 2017/2018 semblent aussi critiques en raison d’une sécheresse prolongée qui a entravé la pollinisation. Les cours de l'arabica ont repris de l’altitude alors que les prévisions sont également assombries par des inquiétudes concernant la météo.
Les cours du sucre ont bien résisté à Londres mais ont souffert à New York, du fait de la nette appréciation du dollar dans le sillage de commentaires de la Fed. Et ce malgré la révision à la hausse de la prévision de déficit de l'Organisation internationale du sucre pour la saison 2016/2017, déjà en grande partie intégrée aux prix. En outre, le marché est bien conscient qu’au Brésil, davantage de canne est transformée en sucre plutôt qu'en éthanol.